Publié dans le magazine Books n° 29, février 2012. Par Olivier Postel-Vinay.
Face aux géants du Web qui les pillent en diffusant gratuitement leurs produits, le cinéma, le disque et le livre ne sont pas sans ressources.
« Google, YouTube et les centaines de start-up qui tentent de s’arroger une part du gâteau du Web 2.0 ne remplacent pas l’industrie qu’ils contribuent à miner, en termes de produits, d’emplois, de chiffre d’affaires et de bénéfices. » On pouvait lire cette phrase d’Andrew Keen, tirée de son livre
Le Culte de l’amateur, dans notre dossier
« Internet rend-il encore plus bête ? » (juillet 2009). Le sujet est repris en profondeur par Robert Levine, dont le livre a été salué par le
Financial Times comme le meilleur plaidoyer écrit à ce jour en défense des cinq industries productrices de contenus culturels (musique, presse, télévision, livre, cinéma).
L’argument est simple : l’avènement du Web a fourni aux firmes « technologiques », qui font leur beurre en servant la demande des internautes, la possibilité de fournir une quantité phénoménalement croissante de contenus gratuits, souvent piratés, menaçant de ce fait l’assise financière des entreprises « culturelles » qui les produisent. De fait, l’industrie du disque a vu ...