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Les Kenyans, 1900 ans après les Romains


Crédit : Namanie

Le Kenya a entamé la semaine dernière la construction d’un mur de 700 km le long de sa frontière avec la Somalie. L’objectif : contrôler les entrées pour prévenir l’incursion de combattants du groupe d’insurgés al-Shabab. Rien d’original, les murs défensifs sont utilisés depuis l’antiquité. Les deux plus grands sites archéologiques du monde sont d’ailleurs la grande muraille de Chine et le Limes romain. Ce dernier, qui s’étendait sur 5 000 km à son apogée au IIe siècle, n’avait pas uniquement une fonction militaire. Selon l’archéologue Egon Schallmayer, ce n’était pas une ligne de frontière stable et ininterrompue.

Dans « Le Limes. Histoire d’une frontière », il décrit une palissade renforcée progressivement par un fossé et un mur intégrant des tours de pierre ( en photo, la reconstruction d’une partie du Limes en Allemagne). Le Limes était surtout destiné à établir des points de passage obligatoires pour contrôler la circulation des populations germaniques. Il servait accessoirement à taxer les marchandises. Egon Shallmayer ajoute qu’au temps de sa splendeur, il alimentait toute une économie. Les provinces du Rhin et du Danube situées au-delà du mur ont connu un fort développement économique. Autour des points de passage, des villages ont poussé, nourrissant une société multiculturelle. Après 260, dans l’actuelle Allemagne, le Limes ne résiste par aux assauts des divers peuples germaniques. Il est abandonné.

 

A lire aussi : Tzvetan Todorov, « Vivre derrière un mur vous déforme de l’intérieur », Books, octobre 2009

LE LIVRE
LE LIVRE

Le Limes. Histoire d’une frontière de Egon Schallmayer, Beck, 2006

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