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Les stars apôtres de l’écologie


© U.S. Embassy photographer JP Evans

A côté des négociations où chaque virgule est pesée, la COP 21 donne l’occasion aux célébrités de porter un message écologique. Leonardo di Caprio, Robert Redford ou encore Arnold Schwarzenegger sont venus parler au nom de leurs ONG respectives. Pourquoi les écouterait-on plus que les spécialistes du climat ? Parce que les stars ont une aura de l’ordre du religieux, assure le théologien Pete Ward. Dans cet article de The Other Journal traduit par Books en février 2012, il assure que, comme la mythologie, le monde des peoples offre aujourd’hui du sens et des points de repère.

 

En 1996, le chanteur Jarvis Cocker, du groupe Pulp, fit irruption sur scène lors de la cérémonie des Brit Awards, l’équivalent britannique des Victoires de la musique. Michael Jackson était en train d’interpréter Earth Song. Il avait surgi d’une image géante de la Terre, auréolé de lumière blanche. Les bras en croix, s’était mis à chanter pour la planète, peu à peu rejoint par une foule déguenillée. Vers la fin de la chanson, il avait enlevé sa chemise et son pantalon pour découvrir des vêtements d’une blancheur immaculée. De nouveau baignée de lumière, la pop star se tenait debout, comme crucifiée. La foule s’avançait lentement vers lui, et il touchait ou baisait le front de chacun, comme pour une bénédiction. À la fin, il resta seul avec un petit groupe d’enfants. Tenant par la main une fillette, il parla de la destruction de la planète, affirmant que nous pouvons changer le cours des choses. « Je crois en vous, je vous aime », lança-t-il, avant de se retourner pour quitter le plateau, entouré des gamins. Pour Cocker­, cela dépassait les bornes. Il grimpa sur scène et se pencha en se tapotant le derrière en direction de Jackson. En juin 2010, quatorze ans après l’incident, plusieurs années après le procès de la star et presque un an après sa mort, Cocker ne regrettait rien (1). À un journaliste qui lui demandait s’il ne pensait pas avoir été un peu « vache », il répondit : « Ce spectacle était de mauvais goût. Les pop stars ne sont pas des divinités. » Par ce geste emblématique, Cocker avait refusé de vénérer le messie Michael. Dans ce monde qui voue un culte aux célébrités, il existe des athées plus radicaux qu’on ne croit.

Diana, « sainte sexy »

L’idée que les stars sont des sortes de dieux n’est pas nouvelle. Depuis les débuts de Hollywood, les vedettes de cinéma sont présentées comme des divinités, et nous connaissons tous le terme diva, le mot italien pour « déesse », dont on affuble traditionnellement les cantatrices et, plus récemment, toute interprète à succès dotée d’une haute ambition et d’un penchant pour le mélodrame. Nous avons aussi nos « dieux du rock » et nos « idoles de la pop ».

Michael Jackson s’y est peut-être laissé prendre (il n’aura pas été la seule pop star à le faire), mais personne ne l’a jamais réellement cru divin. Après sa mort brutale, pourtant, la réaction de ses fans a souvent été analysée par les médias comme une sorte de manifestation religieuse. Il n’est d’ailleurs pas rare que le décès d’une célébrité donne lieu à des attitudes de dévotion. Pour John Lennon, Rudolph Valentino ou Kurt Cobain, nous avons ainsi vu des foules d’admirateurs descendre dans la rue pour exprimer un degré de douleur proche de l’effusion religieuse.

À un aucun moment ce ne fut aussi vrai qu’après la mort de la princesse Diana, quand une nation entière communia dans la souffrance. Lors des funérailles, le comte Spencer, son frère, fit le rapprochement entre Diana et la déesse grecque qui lui avait donné son nom. Sans être d’essence divine, la princesse semblait incarner un personnage sacré, avança-t-on pour expliquer cette affliction nationale. La célèbre éditorialiste britannique Julie Burchill qualifia même Diana de « sainte sexy ».

Une chose laisse perplexe : les commentateurs et les médias ont beau évoquer notre rapport à la célébrité comme une sorte de culte, il ressort le plus souvent des interviews de fans qu’ils n’ont pas le sentiment de participer à quoi que ce soit de « religieux ». Alors, de quoi s’agit-il donc ?

Il est difficile de ne pas tout savoir d’un Michael Jackson et des stars en général, tant les échos des people représentent une part considérable de l’univers des médias. Cela n’a pas toujours été le cas. De nombreux facteurs se sont en effet conjugués pour façonner la culture de la célébrité telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le premier tient à la prise de conscience par Hollywood que les indiscrétions sur les stars font vendre. Notre intérêt apparemment insatiable pour la vie des vedettes est donc d’abord alimenté par les studios de cinéma et les maisons de disques. Jusque dans les années 1960, ce flux de potins est resté, pour l’essentiel, contrôlé par l’industrie culturelle. Tout a changé quand le journalisme, et plus particulièrement le photojournalisme, s’est fait plus intrusif. On vit que la star prise au dépourvu ou en compagnie compromettante (de préférence en bikini) permettait de vendre plus de journaux que les informations édulcorées des services de presse. Et l’innovation technologique a fait exploser la production médiatique. Combinés, cet intérêt du public, cette logique commerciale et cette profusion journalistique ont permis aux stars de remplir une bonne part de l’espace disponible.

Auteur d’un livre de référence sur le sujet, le sociologue Ellis Cashmore voit en Madonna l’une des premières célébrités à avoir compris la mue du rapport entre les médias et la renommée. À travers une série de projets de plus en plus suggestifs, elle a brouillé la distinction entre le public et le privé. En 1991, elle a sorti Truth or Dare, un documentaire sur le vif, qui introduisait le spectateur dans les coulisses de sa tournée mondiale « Blond Ambition », mais aussi dans des réunions de famille très intimes. Le film fut d’ailleurs distribué en Europe sous le titre éloquent de In Bed with Madonna. L’année suivante, son livre Sex montrait la chanteuse dans une série de poses nues que d’aucuns jugeraient semi-pornographiques. La star n’était pourtant victime d’aucune intrusion de la presse. Comme l’écrit Cashmore, « ce n’est pas tant que les gens “exigeaient” des détails ou “envahissaient” sa vie privée : ils étaient inévitablement et obligatoirement exposés à cette vie-là, “privée” peut-être, mais offerte à l’inspection (2) ». En s’affichant, Madonna est devenue elle-même le produit. Elle a fait de l’intimité une marchandise.

Dans la culture de la célébrité, il s’agit donc de connaître et d’être connu. « La célébrité, a dit l’historien Daniel Boorstin dans les années 1960, est une personne connue pour être connue (3). » En filigrane, l’idée que le phénomène sonne creux. La renommée n’est pas affaire de mérite, de talent ni de valeur artistique. C’est le fruit de l’attention des médias. Certains pourraient s’en tenir à cette analyse réductrice, souligner à quel point la culture de la célébrité se caractérise par une curiosité facile et une autopromotion de mauvais goût. Si l’on ajoute à cela le lien entre la célébrité comme dévoilement de soi et les intérêts commerciaux liés à la valorisation des produits de la culture populaire, il est en effet tentant de conclure que le phénomène n’est que l’une des facettes de l’exploitation d’un public crédule par l’industrie culturelle. La seule réaction crédible de la part de la théologie consisterait dès lors à mettre en avant les tares de cette obsession et à considérer la culture populaire comme déshumanisante et dégradante.

Au lieu d’emprunter une voie aussi réductrice, je crois qu’il nous faut, au contraire, explorer pleinement la fonction et la signification du phénomène. En se concentrant sur certaines questions clés. Pourquoi donc les stars nous fascinent-elles ? Quelle signification leurs histoires ont-elles pour le commun des mortels et comment les médias contribuent-ils à cette création de sens ?

Une promesse de salut

Pour en revenir à Madonna, que trouvons-nous de signifiant dans ses révélations personnelles ? Son nom fournit à lui seul un premier indice. Beaucoup d’entre nous associons le nom Madonna (Madone) à la chanteuse pop plutôt qu’à la mère de Dieu. Son premier tube, Like a Virgin, faisait explicitement référence à Marie. Les paroles nous expliquent clairement que la star est « comme une vierge ». Cette association est un bon point de départ pour une analyse théologique de la célébrité, car Madonna n’est pas un cas isolé. Les métaphores et les thèmes religieux sont un thème récurrent de la culture populaire.

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L’idée que l’empire de la célébrité est une sorte de religion repose notamment sur la notion d’équivalence fonctionnelle. Elle s’inspire en partie d’une version de la théorie de la sécularisation, qui postule le déclin de Dieu en Occident : la culture populaire comblerait le vide laissé par la religion, remplissant certaines des fonctions qu’elle assurait autrefois. Le sociologue Chris Rojek affirme ainsi que notre rapport à la renommée agit à la manière d’un culte en offrant une source d’identité : « La célébrité post-Dieu est à présent l’un des piliers de l’organisation de la reconnaissance et de l’appartenance dans les sociétés laïques (4). » James Twitchell postule lui aussi l’existence d’un lien fonctionnel entre religion et culture populaire. Il établit notamment une relation entre le capitalisme et la construction d’une sorte d’« évangile » par la publicité : « Publicité et religion relèvent, au plus profond, d’un seul et même processus de création de sens. L’une et l’autre cherchent à jeter un pont entre nous et les objets en fournissant un ordre systématique et une promesse de salut (5). » Ces auteurs font de ce point de vue écho aux thèses d’Émile Durkheim sur la religion comme source de sens et principe d’ordre social (6).

Si le culte de la célébrité joue sans doute un rôle social qui n’est pas sans lien avec des questions d’identité et d’ordre, passer par l’analogie religieuse pour lui donner ce sens, c’est courir le risque de réduire la signification de la religion elle-même. À l’évidence, les stars ne nous aident pas à ordonner la société, pas plus qu’elles ne nous offrent une sorte d’identité collective. Elles constituent des signifiants autrement plus ambigus et contestés. Il existe peut-être une forme d’équivalence fonctionnelle entre culture populaire et religion, mais cela ne veut pas dire qu’il s’agisse d’une seule et même chose. On peut parler du fan dévoué comme de quelqu’un qui rend un culte à Elvis ou à Madonna, mais chacun sait qu’il s’agit, au fond, d’une simple métaphore. Certes, des groupes d’admirateurs effrénés semblent bien avoir bâti une foi autour de certains aspects de la culture populaire, comme en atteste la popularité de la réponse « Chevalier Jedi » à la question de l’affiliation religieuse lors du recensement de 2001 en Grande-Bretagne (7). Mais il s’agit de phénomènes extrêmes, qui ne nous éclairent pas sur la signification générale ou dominante de l’ère de la célébrité. Un examen plus approfondi de la manière dont ce phénomène structure le sens fournit les clés d’une lecture théologique du phénomène.

Dans Adcult USA, Twitchell montre que la publicité fonctionne en propageant des récits qui nous connectent à un autre monde. Selon lui, les spots télévisés s’apparentent au sermon ou à la parabole, et le petit écran est devenu un autel. Dans le schème religieux chrétien, explique-t-il, l’histoire du salut est peuplée d’un certain nombre de personnages. Le pape, les saints, les évêques, les prêtres et les nonnes sont du bon côté. De l’autre, représentant les forces de l’enfer, se trouvent les démons, les goules, les génies maléfiques, etc. Twitchell le souligne, la mythologie chrétienne s’est inspirée de la mythologie grecque, qu’elle a dans une large mesure remplacée (8). Et il soutient que les éléments mythologiques, spirituels ou magiques des récits religieux ont été investis par le monde de la pub. On y forge délibérément des liens entre le monde matériel (les marchandises) et le monde spirituel : « Les esprits ne résident plus dans la nature, les Saintes Écritures, les signes cabalistiques ni les cantiques mais, comme par magie, dans des objets aussi triviaux que les pneus, les cigarettes, les pâtés de viande, les haricots verts et les sodas. »

À mes yeux, le culte de la célébrité opère comme la publicité. Tenant des dieux grecs ou des saints, les stars figurent une sorte de théologie. Elles existent dans un monde de contes, êtres divins non pas au sens chrétien mais au sens mythologique. La vie des people nous tient lieu de légendes du mont Olympe. À la fois semblables à nous et différentes, les célébrités habitent un monde parallèle, réel et irréel à la fois. Comme dans le panthéon grec, les récits sur les stars sont peuplés à la fois de beautés incroyables et d’êtres désespérément imparfaits, d’anges et de démons, de saints et de pécheurs, vénérables autant que vénaux. Leurs histoires ressemblent à bien des égards à des contes moraux. Elles dépeignent les différentes manières d’être bon ou mauvais, fidèle ou infidèle, sublime ou grotesque.

Points cardinaux

Les potins de stars ont donc à voir avec la religion, non pas au sens où ils étayent une doctrine, légitiment une institution ou encadrent un culte rituel ou communautaire, mais en ce qu’ils servent à offrir des options. C’est la thèse de Rojek à propos des célébrités comme sources d’identité et d’appartenance : la vie des stars est un magasin des modes de vie (ou de non-vie) possibles ; elle indique les points cardinaux permettant de s’orienter. La culture de la célébrité renvoie donc directement aux questions d’identité, à l’interaction complexe entre les représentations véhiculées par les médias, et à la façon dont elles influent sur les conceptions individuelles et collectives de soi. La représentation des vedettes dans les médias et les récits élaborés autour d’elles permettent aux individus de se repérer. L’identité se forme par rapport à ces fabrications journalistiques via un processus d’identification ; il existe donc un lien entre ce que signifie être un homme ou une femme, noir, gay, hétéro, etc., et la diffusion des images, des récits et de la mode dans les médias. La culture de la célébrité est, me semble-t-il, au cœur de ces processus de circulation et d’identification. Notamment parce que les stars sont capables d’incarner des façons de vivre et de se comporter. Elles portent des identités possibles, comme un mannequin porte des vêtements.

Selon Stuart Hall (9), théoricien des études culturelles, la manière dont l’imaginaire médiatique façonne l’identité évolue en permanence. En empruntant au langage de la mythologie, nous pourrions dire qu’il existe de nombreux dieux et saints, et que les journalistes se chargent d’attirer sur eux notre attention, sur le mode du feuilleton divertissant et riche en rebondissements. Mais le changement passe aussi par les processus de construction médiatique. Notamment quand le cinéma, la vidéo et la photographie tendent à créer de nouveaux styles ou de nouvelles images en reliant des éléments jusque-là épars. C’est ce que Hall appelle l’articulation. Les répercussions du film Le Secret de Brokeback Mountain sur l’image et l’iconographie du cow-boy en fournissent un bon exemple. Le chapeau de cow-boy, jusque-là associé au péquenaud, en vient subtilement à connoter le gay. Le changement de signification n’est ni direct ni inéluctable. L’adoption du chapeau de cow-boy par Madonna véhicule ainsi une gamme d’associations et de lectures différentes de celles du Secret de Brokeback Mountain.

La culture des célébrités vaut en ceci qu’elle participe de l’interaction complexe entre représentation et construction de l’identité. Si l’équivalence fonctionnelle n’est pas le meilleur moyen de comprendre la culture populaire, il existe peut-être des manières plus fécondes de faire de la théologie à partir de ce domaine en perpétuelle mutation. Il s’agit selon moi de reconnaître qu’il existe un lien entre la culture de la célébrité comme forme de récit mythologique et le mode opératoire des discours médiatiques. Le contenu théologique du phénomène ne réside pas tant dans la foi ou l’absence de foi des stars, ni même dans leurs préférences ou pratiques religieuses ; il est à chercher dans la façon dont la célébrité se construit, dont les vedettes sont représentées, et dans la structure des récits que nous en proposent les articles sur les people. Par théologie, j’entends donc le fait que la culture de la célébrité, selon ses modalités plutôt divertissantes, offre différents points de vue sur ce que signifie être humain ou surhumain, gay ou hétéro, homme ou femme, etc. Ce phénomène repose avant tout sur des histoires, qui parlent d’une vie au paradis et de ceux qui, par faiblesse, péché ou malchance, déchoient. Ces récits proposent une vision non seulement de l’idéal vers lequel il faut tendre, mais aussi de ce qu’il faut mépriser, prendre en pitié, et même juger. La théologie se trouve dans la façon dont les discours médiatiques nous séduisent et nous incitent à savourer ces mises en scène de débauche, tout en nous encourageant à nous sentir vertueux par nos appels au châtiment. Il existe pourtant toujours une possibilité de rédemption. Une célébrité peut bien errer et même goûter au soufre de la condamnation, sa chute est généralement suivie de repentir et d’une cure de désintoxication. Dûment rachetée, la star est censée prendre un nouveau cap et embrasser la voie du salut, de la vie bonne et saine. Ce thème théologique ou évangélique est caractéristique de la façon dont les discours médiatiques structurent les récits de célébrité.

Cet article, adapté de l’introduction du livre de Pete Ward, est paru dans The Other Journal le 22 octobre 2010. Il a été traduit par Hélène Quiniou.

Notes

1| Accusé d’abus sexuel sur mineur, Michael Jackson a été jugé en 2005 et acquitté.

2| Ellis Cashmore, Celebrity/Culture, Londres, Routledge, 2006. Non traduit.

3| Daniel Boorstin, cité dans Graeme Turner, Understanding Celebrity, Sage, 2004.

4| Chris Rojek, cité dans Ellis Cashmore, op. cit.

5| James Twitchell, Lead Us Into Temptation (« Soumettez-nous à la tentation »), Columbia University Press, 1999 (non traduit).

6| Émile Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, PUF, 2008 (1re édition 1912).

7| Plus de 390 000 Britanniques (0,7 % de la population), fans de Stars Wars, avaient répondu « Chevalier Jedi » à la question de leur appartenance religieuse, posée pour la première fois lors du recensement de 2001. Beaucoup étaient des plaisantins. Mais une Église internationale de jediisme s’est néanmoins constituée, et entend faire reconnaître ses droits religieux.

8| James Twitchell, Adcult USA, Columbia University Press, 1996.

9| Stuart Hall, « Who Needs “Identity”? », in Stuart Hall et Paul du Gay (dir.), Questions of Cultural Identity, Sage, 1996.

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De l’inconduite des dieux de Pete Ward, Baylor Univiersity Press, 2011

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