L’homme est-il un singe tueur ?

« Pourquoi la guerre ? » se demandaient avec une fausse naïveté Einstein et Freud en 1933. Malgré des tombereaux d’analyses et de données, les anthropologues continuent de se déchirer sur la question, qui reste largement ouverte. Se pourrait-il que cette « folie la plus bestiale » dont parlait Léonard de Vinci soit inscrite dans nos gènes ?

« J’ai écrit ce livre pour un large public, parce que comprendre la guerre est une chose trop importante pour être laissée aux mains d’une coterie d’universitaires », écrit David Livingtone Smith dans la préface de son ouvrage. Aussi se fait-il un devoir d’éviter toute forme de jargon. Il ne mâche pas non plus ses mots : « Ce livre se situe sans complexe dans la perspective de la biologie de l’évolution », écrit-il, bien conscient que les explications de la nature humaine qui s’inspirent de cette disciplines sont sujettes à controverse. Je dois admettre avoir eu d’abord une réaction de rejet en le feuilletant, voyant là un nouveau produit de ce que j’ai appelé l’« industrie de la face sombre de l’Homme » et une manière de ressusciter la regrettable théorie du « singe tueur » développée dans les années 1950 par le paléontologue Raymond Dart et vulgarisée par l’écrivain et scénariste Robert Ardrey dans son livre à succès African Genesis en 1961 (1). J’ai cependant décidé de le lire à fond quand j’y ai découvert deux assertions très éloignées de ces ...
LE LIVRE
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L’animal le plus dangereux de David Livingstone Smith, St. Martin's Griffin, 2007

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