L’identité rêvée des Juifs de Melilla
Publié dans le magazine Books n° 56, juillet-août 2014.
Les Espagnols se reconnaissent dans un roman sur le déchirement des pieds-noirs au moment de l’indépendance du Maroc.
« Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à sa façon », avertissait Tolstoï en 1877, dans Anna Karénine. Dans La buena reputación, Ignacio Martínez de Pisón raconte le destin d’une dynastie éprouvée. Ce roman qui connaît un surprenant succès retrace en effet, sur trois générations, la trajectoire d’une famille d’origine juive séfarade de Melilla, l’enclave espagnole au nord du Maroc.
Une saga qui débute en 1956, au moment où le protectorat sur le Rif oriental touche à sa fin. Quelques semaines après que le gouvernement français s’y est résolu, Franco s’apprête lui aussi à reconnaître l’indépendance du pays et à renoncer à la souveraineté ibérique sur le nord. En filigrane, s’annonce le grand exode des Juifs marocains vers Israël et le rapatriement des pieds-noirs en Espagne.
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