L’intox de l’allaitement

Des enfants plus heureux, plus sains et plus intelligents : aux États-Unis, le lait maternel est paré de toutes les vertus ou presque. Les autorités sanitaires recommandent aux mères d’en nourrir exclusivement leur bébé pendant au moins six mois. Celles qui s’y refusent sont stigmatisées. À son troisième enfant, une femme excédée découvre l’ampleur de la supercherie.

Un après-midi de l’été dernier, sur l’aire de jeux, peu après la naissance de mon troisième enfant, j’ai commis l’erreur d’évoquer innocemment la question de l’allaitement auprès de jeunes mères avec lesquelles je venais de sympathiser. Cette fois-ci, déclarai-je, j’envisageais d’arrêter de donner le sein au bout d’environ un mois. À ces mots, une politesse glaciale remplaça l’atmosphère d’amitié spontanée qui s’était créée entre nous, et les mamans se dispersèrent bientôt pour aller récupérer leur petite Emma ou leur petit Liam sur le toboggan. Sur l’aire de jeux en bas de chez moi, les mères modernes, avec leurs jeans moulants et leurs lunettes de soleil géantes, se jaugent à l’aune de toute une batterie d’indicateurs : la qualité bio des goûters, la marque des poussettes, la préférence pour les jouets en bois. Mais l’allaitement est le véritable sésame pour qui veut adhérer au club. Mes amies mères adorent raconter comment elles ont réussi à déjouer les contrôles de sécurité à l’...
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L’Art de l’allaitement maternel de L’intox de l’allaitement, First

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