La liste de Schindler africaine
Quand les jihadistes d’Al Qaïda au Maghreb Islamique sont entrés dans Tombouctou en 2012, partout dans le monde défenseurs des arts et universitaires ont tremblé. Des bibliothécaires de la ville, eux, ont relevé leurs manches. Ils se sont organisés pour protéger ou exfiltrer la plus grande richesse de cette cité malienne : des dizaines de milliers de manuscrits et de livres datant pour les plus anciens du XIIIe siècle. Le journaliste britannique Charlie English fait le récit de ce sauvetage dans The Book Smugglers of Timbuktu. Son ouvrage « se lit comme une Liste de Schindler des livres africains médiévaux », assure William Dalrymple de The Guardian.
Sans renier le courage de ces apprentis contrebandiers, English souligne cependant que ces initiatives ont été plus rares et moins héroïques que ce que les mécènes Occidentaux voudraient croire. Son livre ne manque pas de valeureux personnages puisqu’à son reportage, il entremêle un récit historique. Dans le sillage des explorateurs européens, qui ont (re)découvert la ville, il raconte tous les fantasmes que cette cité prétendument couverte d’or a pu susciter.