L’Italie toujours sous le poids des années de plomb
Publié en février 2009.
Adriano Sofri, a été condamné en 1997 à vingt-deux ans de prison pour avoir commandité le meurtre, en 1972 à Milan, du Commissaire Calabresi. Il publie aujourd’hui un livre consacré à l’affaire.
Adriano Sofri, a été condamné en 1997 à vingt-deux ans de prison pour avoir commandité le meurtre, en 1972 à Milan, du Commissaire Calabresi. Il publie aujourd’hui un livre consacré à l’affaire. Attendu depuis longtemps, cet ouvrage relance la polémique sur les années de plomb qui pèsent depuis trente ans sur la vie publique italienne. Sofri, suivi par une grande partie de l’opinion, a toujours clamé son innocence. Pourtant, « tout en rejetant sa responsabilité pénale, il reconnaît pour la première fois [dans son livre] son entière responsabilité morale », explique Simonetta Fiori dans La Repubblica. En racontant les faits.
En décembre 1969, Calabresi enquête sur l’attentat qui a fait dix-sept morts à la Banque de l’agriculture de Milan. La police vise alors les milieux anarchistes – dont la responsabilité sera ensuite totalement écartée. L’un des suspects arrêté, Giuseppe Pinelli, meurt pendant sa garde-à-vue en tombant de la fenêtre du bureau du commissaire. Celui-ci, bien qu’absent de la pièce à ce moment-là, fera l’objet d’une violente campagne de presse l’accusant d’être l’assassin de Pinelli. Le groupe d’extrême gauche Lotta continua, dirigé par Sofri, ne cessera son réquisitoire contre Calabresi. Deux ans plus tard, ce dernier est abattu devant chez lui. Pendant dix-huit ans, l’enquête piétinera. Puis, sur les dires d’un repenti et après un long feuilleton judiciaire, Sofri est condamné et emprisonné. Aujourd’hui, il dénonce un État qui a essayé de faire passer des anarchistes innocents pour des terroristes et a caché la vérité sur la mort de Pinelli. Mais il condamne aussi sans hésitations les attaques qu’il a lui-même dirigées contre Calabresi, interprétables comme des appels au meurtre. Il assume aujourd’hui sa part de responsabilité ; une part morale : « Si quelqu’un traduit en action ce que j’ai clamé à voix haute, je ne peux me considérer ni innocent, ni trahi ».
En décembre 1969, Calabresi enquête sur l’attentat qui a fait dix-sept morts à la Banque de l’agriculture de Milan. La police vise alors les milieux anarchistes – dont la responsabilité sera ensuite totalement écartée. L’un des suspects arrêté, Giuseppe Pinelli, meurt pendant sa garde-à-vue en tombant de la fenêtre du bureau du commissaire. Celui-ci, bien qu’absent de la pièce à ce moment-là, fera l’objet d’une violente campagne de presse l’accusant d’être l’assassin de Pinelli. Le groupe d’extrême gauche Lotta continua, dirigé par Sofri, ne cessera son réquisitoire contre Calabresi. Deux ans plus tard, ce dernier est abattu devant chez lui. Pendant dix-huit ans, l’enquête piétinera. Puis, sur les dires d’un repenti et après un long feuilleton judiciaire, Sofri est condamné et emprisonné. Aujourd’hui, il dénonce un État qui a essayé de faire passer des anarchistes innocents pour des terroristes et a caché la vérité sur la mort de Pinelli. Mais il condamne aussi sans hésitations les attaques qu’il a lui-même dirigées contre Calabresi, interprétables comme des appels au meurtre. Il assume aujourd’hui sa part de responsabilité ; une part morale : « Si quelqu’un traduit en action ce que j’ai clamé à voix haute, je ne peux me considérer ni innocent, ni trahi ».