Je me suis obscurée

De la fin 1970 à sa mort en 1972, l’expression « Textos de Sombra », « Textes d’Ombre », revient très souvent dans les carnets, cahiers, manuscrits et tapuscrits d’Alejandra Pizarnik, à la fois comme le titre de textes et celui du recueil qui les aurait réunis. Textes d’Ombre — Derniers écrits rassemble ce que l’on peut considérer comme les ultimes projets de la poétesse argentine.

Sur un poème de Rubén Darío

In memoriam L. C. À Marguerite Duras et à Francesco Tentori Montalto

Assise au fond d’un lac.
Elle a perdu l’ombre,
non les désirs d’être, de perdre.
Elle est seule avec ses images.
Vêtue de rouge, elle ne regarde pas.
Qui est arrivé en ce lieu
où toujours personne n’arrive ?
Le monsieur aux morts en rouge.
Le masqué par sa face sans visage.
Celui qui arriva à sa recherche l’emporte sans lui.
Vêtue de noir, elle regarde.
Celle qui ne sut pas mourir d’amour et pour cela n’apprit rien.
Elle est là triste car elle n’est pas là.
 
  En une autre nuit, en un autre monde   oh de grâce

minuit est venu

et c’est le froid
la nuit
 

celui que j’espère ne ...

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Textes d’Ombre de Je me suis obscurée

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