Le pire de tous les peuples

Les membres de la tribu ougandaise des Iks se volaient les uns les autres, abandonnaient leurs enfants, envoyaient les vieux à la mort après les avoir spoliés… Un peuple malheureux qui fit le malheur d’un anthropologue.


Crédit:Cevin Soling
Le mythe du bon sauvage explosa en plein vol le jour où l’anthropologue anglo-américain Colin Turnbull publia son essai sur les Iks, Mountain People. Il y décrivait ces chasseurs-cueilleurs, réfugiés sur une chaîne de collines du Nord-Ouganda et victimes d’une terrible famine, comme un véritable « peuple de fauves » (selon le titre français initial du livre). Le portrait tracé par Turnbull de cette tribu miséreuse et coincée entre des ethnies hostiles, est de fait bien glauque. Les Iks font figure d’êtres sans foi ni loi, qui se volent les uns les autres, abandonnent leurs enfants et envoient leurs vieux mourir à l’écart après les avoir dépouillés de leurs maigres provisions. Leurs villages ne sont que des regroupements de mini-forteresses de branchages séparées par des couloirs empêchant tout contact. Chez les Iks, pas la moindre solidarité, pas de religion, pas d’amour, pas même de sexe – sauf de la prostitution, et parfois « de l’évacuation de sperme ». Sitôt paru, le noir ouvrage de Turnbull a pourtant été encensé, pour sa forme, et davantage encore pour son contenu philosophique. Ce n’...
LE LIVRE
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Un Peuple de fauves de Colin Turnbull, Stock, 1973

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