Mon cerveau et moi
Publié le 28 février 2017. Par Olivier Postel-Vinay.
C’est pas moi, c’est mon cerveau ! se défend la tueuse en série ou le violeur compulsif. « C’est un peu comme dire que J.K. Rowling a convaincu l’auteure des Harry Potter d’écrire sept livres sur le jeune magicien », écrivent Barbara J. Sahakian et Julia Gottwald dans Sex, Lies and Brain Scans. Les deux spécialistes américaines mettent en garde contre les conclusions parfois simplistes tirées de l’imagerie médicale. Celle-ci ne révèle qu’une corrélation, confirme un autre spécialiste dans Nature. « Le fait qu’une aire soit activée dans une expérience provoquant la peur, par exemple, ne signifie pas que cette aire est nécessairement impliquée dans la peur ». Pour prouver une relation causale, il faut pouvoir stimuler physiquement l’aire en question, ou étudier le résultat de lésions. Plusieurs études ont ainsi montré qu’une aire du cerveau est activée quand on se demande combien on est prêt à payer pour acheter une robe, par exemple. Or, a-t-on récemment appris, une lésion de cette aire n’implique aucune déficience en la matière. La plupart des aires cérébrales sont activables dans les contextes les plus divers et sauf pour des pathologies très particulières la relation entre cerveau et comportement laisse le champ libre aux interprétations.
En savoir plus : Le mystère du cerveau humain, Books, novembre 2011.