Mon fils, ce meurtrier

Dix-sept ans après la tragédie de Columbine, la mère de Dylan Klebold, l’un des deux auteurs de la tuerie, publie un livre troublant, dans lequel elle tente de répondre sincèrement à la question de savoir si elle aurait pu éviter le massacre.


© Jefferson County Sheriff's Office/The New York Times/Redux/REA

Eric Harris et Dylan Klebold, en pleine tuerie, dans la cafétéria du lycée de Columbine. Les parents de Dylan ignoraient que son complice et lui s’étaient constitué un véritable arsenal.

Au début de son livre autobiographique, « Le bilan d’une mère », Sue Klebold se rappelle le jour le plus terrible de son existence et révèle à travers quelques détails l’étonnante vibration qui la liait apparemment aux états d’âme de Dylan, son fils de 17 ans. Ce matin-là, quand il partit pour le lycée, il ne lança qu’un mot : « Bye. » Dans cette syllabe, elle avait détecté un accent qu’elle n’avait jamais entendu, « presque du sarcasme, comme s’il avait été surpris en train de se disputer avec quelqu’un ». Ce ton la troubla tellement qu’elle se retourna vers son mari, couché à ses côtés, et lui confia qu’elle se faisait du souci pour Dylan. Quelque chose ne tournait pas rond. Dire qu’elle avait raison serait un euphémisme. Pourtant, si le livre de Klebold contient bien un message douloureusement récurrent, c’est que cette mère ne connaissait pas réellement son fils : ils habitaient en fait deux univers parallèles, dont l’un était le produit de la machinerie complexe d’une grave maladie mentale ou, comme l’auteure préfère l’appeler, ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Le bilan d’une mère de Sue Klebold, Crown Publishers, 2016

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