Ni faim ni guerre

Deux disciplines méconnues, la nécrométrie et la risquologie, méritent un détour.

Dans son Mishne Tora, Maimonide croyait pouvoir annoncer un temps où il n’y aurait « ni faim ni guerre, ni jalousie ni dissension ». Ayant fui Cordoue investie par les Berbères almohades, qui entendaient imposer la loi islamique, il gagna le sud de l’Espagne, puis vécut à Fès, séjourna en Palestine et s’installa pour finir en Égypte, où il fut médecin à la cour de Saladin, monarque musulman. Grande figure de la communauté juive du Caire, il y mourut paisiblement en 1204. Ces dernières décennies, la faim a reculé, mais la FAO compte encore près de 800 millions de personnes souffrant de malnutrition, soit le double de la population mondiale à l’époque de Maimonide. À en croire Steven Pinker, la mortalité due aux guerres a elle aussi tendance à reculer sur le long terme, mais la guerre entre l’Iran et l’Irak, il n’y a pas si longtemps, a fait 1 million de morts, celle qui se poursuit en Syrie en a déjà fait environ 300 000, à peu près autant que les guerres afghanes, et il faut y ajouter les victimes des conflits actuels au Yémen, en Libye, en Irak et ailleurs. Sur ...
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Le reproche de la faim de David Rieff, Simon & Schuster, 2015

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