Notre dernière dictature

Comment expliquer le maintien durable en Biélorussie d’un régime dans lequel tout citoyen est étroitement surveillé et le moindre opposant politique emprisonné ? Par le poids de l’histoire, les vertus de l’économie et l’habileté d’un démagogue.

Ici les cafés Internet exigent de leurs clients qu’ils montrent leurs papiers d’identité, et doivent communiquer aux autorités la liste des sites visités par chacun d’eux. Il n’y a plus de journal indépendant depuis 2006 et la radio et la télévision sont contrôlées par l’État. Après la dernière élection présidentielle de 2010, dont les résultats étaient truqués, le principal candidat d’opposition, Andrei Sannikau (2,4 % des voix), a été arrêté par le KGB local et condamné à cinq ans de prison ferme. Dans les grandes artères de Minsk, la capitale reconstruite à la soviétique après la Seconde Guerre mondiale, soldats et policiers affichent leur présence et il n’y a pas de bancs pour s’asseoir. Books a rendu compte de l’atmosphère régnant dans cet étrange pays en publiant un article de l’historien américain Timothy Snyder à propos du roman « Paranoïa » du Biélorusse Viktor Martinovitch (mai 2011). Bestseller en Russie, le livre de ce jeune et brillant auteur a été retiré des librairies de son pays deux jours après sa mise en vente. Comment ...
LE LIVRE
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Biélorussie : la dernière dictature européenne de Notre dernière dictature, Yale University Press

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