Qu’est-ce qui nous rend heureux ?


© Christian Lutz / Maps

Macao, 2018. Image issue de la série The Pearl River, du photographe suisse Christian Lutz. L’effet d’un supplément de richesse sur le bonheur s’estompe au-delà d’un seuil étonnamment bas.

Que nous disent vraiment les enquêtes menées régu­lièrement, dans presque tous les pays, sur le degré de sa­tisfaction ou de bonheur éprouvé au cours de la journée précédente ou dans la vie en général ? Faut-­il accorder crédit aux nombreux palmarès du bonheur ? C’est l’objet de l’article du juriste améri­cain Cass Sunstein. Comment expliquer que le bonheur ne progresse pas avec le niveau de vie? Faut-­il être d’accord avec Audrey Hepburn, qui disait : « La chose la plus importante est de profiter de la vie. Être heureux, c’est tout ce qui compte » ? Et « profiter de la vie », est-­ce la même chose qu’« être heureux » ? Le deuxième article pose une autre question : si des frères siamois peuvent se dire heureux, alors en quoi consiste le bonheur ? Faut­-il admettre que nous bénéficions d’un système im­munitaire psychologique ? Le troisième article se penche sur l’histoire de la notion de bonheur, sur son étymologie (le bonheur est lié à la chance), sur ce que nous disent les neurosciences, la psychologie évolution­niste, la génétique et la psychologie dite positive. Chacun d’entre nous possède-t-­il son point d’équilibre, plus ou moins immuable ? Et pourquoi sommes-­nous obsédés par la recherche du bonheur, alors que toutes les études semblent prouver que cette quête est vaine ? Nous terminons par un florilège d’extraits de textes classiques et moins classiques, d’Hérodote au dalaï­lama en passant par Zhuangzi, Montaigne, Tolstoï et Nietzsche.   Dans ce dossier :

Pour aller plus loin

Le bonheur est aussi un filon éditorial. Voici une sélection d’ouvrages parus en français, classés par ordre chronologique décroissant.

Histoire mondiale du bonheur, sous la direction de François Durpaire, préface d’Alain Corbin, Cherche Midi, 2020. Une soixantaine de contributeurs étudient ce que recouvre cette notion selon les époques et les cultures.

Le Droit de l’être humain à connaître le bonheur, de Robert Misrahi (Nouvelles Éditions de l’Aube, 2020). Par un philosophe qui a consacré son œuvre à ce sujet.

Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, d’Eva Illouz et Edgar Cabanas, traduit de l’anglais par Frédéric Joly (Premier Parallèle, 2018). Par une sociologue israélienne travaillant aussi en France et un chercheur en psychologie espagnol.

7 façons d’être heureux ou les paradoxes du bonheur, de Luc Ferry (XO, 2016). Par un philosophe et ancien ministre de l’Éducation.

Du bonheur, un voyage philosophique, de Frédéric Lenoir (Le Livre de poche, 2015). Par un sociologue et romancier.

L’Économie du bonheur, de Claudia Senik (Seuil, 2014). Par une spécialiste de l’économie comportementale.

Et n’oublie pas d’être heureux. Abécédaire de psychologie positive, de Christophe André (Odile Jacob, 2014). Par un psychiatre, chantre de la psychologie positive.

Économie du bonheur, de Lucie Davoine (La Découverte, 2012). Par une économiste du travail.

Vers la sobriété heureuse, de Pierre Rabhi (Actes Sud, 2010). Par un écologiste messianique.

Le Bonheur paradoxal. Essai sur la société d’hyperconsommation, de Gilles Lipovetski (Folio, 2009). Par un philosophe et sociologue.

Plaidoyer pour le bonheur, de Matthieu Ricard (Pocket, 2004). Par un moine bouddhiste.

Le Bonheur, désespérément, d’André Comte-Sponville (Pleins Feux, 2000). Par un philosophe.

L’Euphorie perpétuelle. Essai sur le devoir de bonheur, de Pascal Bruckner (Grasset, 2000). Par un romancier et essayiste.

Critique du bonheur, de Miguel Benasayag et Édith Charlton (La Découverte, 1989). Par un philosophe et psychanalyste de tendance anarchiste et une ancienne mannequin italo-britannique devenue psychanalyste.

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