Ode au temps qui passe
Publié dans le magazine Books n° 44, juin 2013.
Le premier recueil intégralement traduit en français du grand poète américain Peter Gizzi est aussi le plus délicat et le plus poignant.
Poète célèbre outre-Atlantique, Peter Gizzi n’avait jusqu’à présent été que très partiellement traduit en français. L’Externationale est son premier recueil à paraître chez nous en intégralité. Si l’on en croit John Palatella dans la Boston Review, il s’agit de son ouvrage « le plus délicat et le plus poignant ». Gizzi y explore avec son lyrisme inquiet habituel « la source des lacunes les plus insolubles de la vie – le passage du temps ». Cette quête le conduit moins à mesurer le temps qu’à rendre « ses dimensions profondément matérielles et leur impact sur nos sens » :
« Si le soleil palpite comme un tambour / toutes les cinq minutes // que pouvons-nous faire de cela // les 100 000 ans qu’il faut à un photon / pour atteindre la surface du soleil // huit minutes pour frapper l’œil », écrit-il. En fait, son but est, toujours selon Palatella, de créer « ...