Oh my Lady

Oh ! my lady Héroïne Oh ! ma beauté divine Referme sur moi tes ailes Mon bel ange ma toute belle

Y aurait-il avantage à légaliser l’usage des drogues dites dures ? En posant cette question, nous ne marchons pas sur les traces de Gainsbourg. Nous nous faisons l’écho d’un point de vue qui fait son chemin. « La meilleure approche est de légaliser toutes les drogues, de les taxer, de les réglementer et de les contrôler. » Qui dit cela ? Norm Stamper, l’ancien chef de la police de la grande ville de Seattle, sur la côte Ouest américaine. Il a longtemps fait son devoir, appliquant la prohibition, avant de se rendre à l’évidence : cette politique reproduit l’erreur de la prohibition de l’alcool dans les années 1920, avec des effets aggravés. Ce policier aurait-il mal tourné ? Il faudrait alors expliquer pourquoi Gary Becker, prix Nobel d’économie, les écrivains Vargas Llosa et Carlos Fuentes (pourtant rarement d’accord entre eux), le politologue Francis Fukuyama, le philosophe britannique John Gray, le magazine The Economist ou encore Fernando Cardoso, ancien président du Brésil, se retrouvent pour réclamer d’une même voix la dépénalisation, voire la légalisation complète des drogues dures. Un brin dérangeante, notre image de couverture est là pour attirer l’attention sur ce débat « interdit », que la classe politique et les médias ne voient pas ou s’interdisent d’aborder. Avec leur originalité habituelle, les responsables politiques français s’en tiennent à la rhétorique guerrière mise en place par les États-Unis depuis des décennies. Son terrible échec est pourtant avéré. Privée d’informations fiables, la population véhicule des préjugés simplistes. C’est un cas d’école : sur cette question l’« opinion publique » se trompe sur toute la ligne. Puissions-nous contribuer à la faire évoluer.

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