On lynche bien sur Internet

Lindsey Stone, Justine Sacco ou Oliver Rawlings s’en souviennent encore. Pour une photo de mauvais goût, un tweet déplacé, un commentaire rageur, ils ont été lynchés en place publique. Entendez sur Internet. Au nom de la liberté d’expression, l’humiliation numérique frappe un nombre croissant d’internautes. Peut-on maîtriser son image en ligne ? Selon que vous serez puissant ou misérable…


©OLIVIER BALEZ POUR BOOKS
Quelqu’un se souvient-il encore de « Dog Shit Girl » (« la fille à la crotte de chien ») ? En 2005, son chien déféqua dans le métro, en Corée du Sud, et elle refusa de ramasser la déjection. Les autres passagers lui proposèrent des mouchoirs en papier mais elle se montra agressive et s’en servit pour essuyer l’animal. Des témoins indignés prirent des photos, qui se retrouvèrent en quelques heures sur Internet. Son nom, son âge, son université et d’autres informations personnelles furent bientôt mises en ligne. Les gens commencèrent à la harceler dans la rue, à la questionner sur papa Crotte-de-Chien et maman Crotte-de-Chien. Y avait-t-il un bébé Crotte-de-Chien ? Selon Don Park, qui rendit célèbre Dog Shit Girl aux États-Unis en rapportant son histoire sur son blog, « les gens se justifiaient en déclarant que la fille ne méritait pas qu’on respecte sa vie privée ». Elle abandonna ses études, menaçant de se suicider si les insultes ne cessaient pas. Twitter n’existait pas en 2005, quand la fille à la crotte de chien se fit un nom. Google ne valait que 52 petits milliards de dollars (environ sept ...
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Donc vous avez été humilié en public  de Jon Ronson, Picador, 2015

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