Paroles de dissidents

Un recueil de témoignages reconstitue l’histoire de la dissidence avant la chute de l’URSS.

Sergueï Khodorovitch est né à Stalingrad (aujourd’hui Volgograd) en 1940. Grâce à sa sœur, cet ingénieur a commencé à fréquenter le milieu dissident, à manifester devant les tribunaux, à signer des pétitions pour la défense des prisonniers. « Il ne menait pas d’action ­politique, explique le journaliste Gleb Morev, mais tentait de suivre à la lettre le précepte de Soljenitsyne, “ne pas vivre dans le mensonge”. » Après l’émigration forcée de sa sœur, Khodorovitch, alors âgé de 37 ans, a poursuivi l’œuvre de celle-ci en devenant l’administrateur du Fonds d’aide aux prisonniers politiques créé par Soljenitsyne. « Bien que cette mission fût purement humanitaire, la répression étatique l’a frappé de plein fouet. Il a été arrêté [en avril 1983] et est resté longtemps emprisonné, dans des conditions très dures », poursuit Gleb Morev. En 1987, quand, sous la pression de l’Occident, Mikhaïl Gorbatchev libère la grande figure de la dissidence soviétique, l’académicien Andreï Sakharov, Khodorovitch croupit, mourant, dans un camp à Norilsk, dans le nord de la Russie. Il sera finalement libéré contre une promesse de quitter l’URSS. Il vit depuis trente ans à ­Paris. ...
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Dissidenty. Dvadtsat’ razgovorov de Gleb Morev, AST, 2016

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