À contre-courant
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Pêcheur recherche thon désespérément


Crédit : FishWatch

La saison du thon rouge en Méditerranée s’est ouverte aujourd’hui. Les captures de l’animal sont extrêmement encadrées, à la différence de celles des autres espèces de thonidés. Or, celles-ci sont aujourd’hui victimes d’un nouvel engin, le Dispositif de concentration de poissons (DCP), dont l’usage démultiplié sur tous les océans est si dévastateur (il permet de remonter 26 tonnes de poisson en une seule fois) que les pêcheurs eux-mêmes s’en inquiètent. Cet article du New Yorker, traduit par Books en juin 2011, rappelle les prévisions de plusieurs prophètes de l’apocalypse marine. Il donne aussi quelques raisons d’espérer faire manger du thon aux générations futures.

Le thon rouge de l’Atlantique a la silhouette typique du poisson tel que se le représentent les enfants : un nez pointu, deux nageoires dorsales et un ventre rond qui s’affine progressivement. Son dos est couleur bleu acier, son ventre gris argent et sa queue en forme de faucille. C’est l’un des nageurs les plus rapides au monde, capable de pointes à 90 km/h. Les scientifiques se sont efforcés de comprendre cette performance, mais sans jamais vraiment y parvenir : un robot-thon, construit par une équipe d’ingénieurs du MIT, s’est révélé incapable de rivaliser de vitesse avec un alter ego de chair et d’arêtes. Le thon rouge de l’Atlantique est un carnivore vorace – il se nourrit de calmars, de crustacés et autres poissons – et peut mesurer jusqu’à 4,5 mètres de long.

Il fut un temps où le thon rouge abondait, de la côte du Maine à la mer Noire et de la Norvège au Brésil. En Méditerranée, on l’apprécie depuis des millénaires, mais, dans le reste du monde, ce poisson exceptionnellement saignant n’était guère prisé. Jusqu’à la fin des années 1960, le thon rouge valait aux États-Unis quelques centimes la livre, quand il trouvait acheteur, et finissait le plus souvent en pâtée pour chat. Tout a changé à partir des années 1970, quand les Japonais ont pris goût aux sushis à base de thon rouge, ou hon-maguro. Cette inclination nouvelle était, selon certains, la conséquence du contact avec une alimentation grasse à l’américaine après la Seconde Guerre mondiale. Quoi qu’il en soit, cet appétit pour le hon-maguro gagna bientôt les États-Unis et cette pêche devint si lucrative que la vente d’un seul animal pouvait nourrir une famille pendant une année entière (1). On a d’abord épuisé les réserves de gros thons rouges, puis les plus petits spécimens se sont à leur tour faits plus rares. L’« élevage » de thons, qui consiste à rassembler les poissons dans d’immenses filets circulaires et à les engraisser avant de les tuer, fut un temps considéré comme une solution, jusqu’à ce que cette pratique s’avère faire partie du problème : de moins en moins de thons rouges pouvant atteindre l’âge de la reproduction, il y avait de moins en moins de petits poissons à engraisser.

La pêche au thon rouge est gérée – j’utilise ici le mot librement – par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat), qui siège à Madrid et compte parmi ses membres les États-Unis, l’Union européenne, le Japon, le Canada et le Brésil. En 2008, les scientifiques de l’Iccat ont recommandé que les captures de thons rouges dans l’Atlantique Est et en Méditerranée ne dépassent pas 8 500 à 15 000 tonnes. Au lieu de quoi l’organisme opta pour un quota de 22 000 tonnes. La même année, un groupe d’experts indépendants, recrutés par la Commission pour évaluer son efficacité, soulignait que l’Iccat était « largement perçue comme une honte internationale ». (Carl Safina, célèbre défenseur de l’environnement marin, l’a surnommée la « Conspiration internationale pour la capture de tous les thonidés de l’Atlantique ».) Selon la plupart des estimations, la population de thons rouges a chuté de 80 % au cours des quarante dernières années. Mais d’autres analyses jugent la situation plus grave encore. Callum Roberts, spécialiste d’écologie marine à l’université de York, estime ainsi qu’il ne reste aujourd’hui qu’un thon rouge pour cinquante qui parcouraient l’Atlantique en 1940.

En 2009, pour tenter de le sauver de la disparition, Monaco a proposé d’ajouter ce poisson à la liste des espèces interdites au commerce international, à l’instar du panda géant ou de l’éléphant d’Asie. Cette proposition a été soumise au vote lors de la conférence des Nations unies qui s’est tenue à Doha en mars 2010 ; les États-Unis l’ont approuvée, mais, au total, la décision a été rejetée par 68 voix contre 20 et 30 abstentions – une victoire pour le Japon. Le mois suivant, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon explosait, déversant des millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique, l’un des deux seuls sites de reproduction connus pour le thon rouge de l’Atlantique. Et avril est la période de frai.

La saveur du poisson-loup

Si cette espèce de poisson était la première à disparaître en raison de sa surexploitation, son extermination serait honteuse. Mais l’histoire est désormais banale. La morue, qui pullulait tant au large de Terre-Neuve que l’on pouvait autrefois la pêcher au panier, est devenue une espèce rare. Il en va de même pour le flétan, l’églefin, l’espadon, le marlin et la raie. On estime que les stocks de gros poissons prédateurs ont diminué de 90 % au cours des cinquante dernières années. En 1943, la jeune biologiste Rachel Carson travaillait pour le Service de conservation de la faune et de la flore sauvages lorsqu’elle rédigea une brochure sur les « nourritures de la mer (2) ». Le but de ce guide enthousiaste était de convaincre les consommateurs américains de la saveur incomparable d’espèces comme le poisson-loup, créature énorme dotée d’une tête hypertrophiée, de grandes dents et d’un corps longiligne. C’est « l’un des poissons sous-exploités de Nouvelle-Angleterre, mais cela ne durera pas, quand les ménagères auront découvert son goût délicieux », écrivait Carson. Elle fut semble-t-il si persuasive – et le chalutage de fond détruisit si bien son habitat naturel – que l’espèce est désormais menacée. L’état désastreux de la vie marine a donné naissance à un nouveau genre de littérature sur le sujet : l’élégie, non pour le poisson qui s’en est tiré mais pour tous les autres. Dans Saved by the Sea(3), David Helvarg note que les requins tuent cinq à huit personnes chaque année à travers le monde ; dans le même laps de temps, les hommes tuent cent millions de requins. Dean Bavington, auteur de Managed Annihilation (4), observe que plus de 100 millions de tonnes de morue ont été pêchées dans les Grands Bancs canadiens avant 1992, date à laquelle le poisson est venu à manquer. Et dans Four Fish, Paul Greenberg estime que près de 100 millions de larves de saumon naissaient autrefois dans le Connecticut chaque année. Aujourd’hui, le calcul est simple : il n’y en a plus. « Le potentiel génétique vaste et complexe du saumon du fleuve Connecticut a disparu de la surface de la Terre », écrit-il.

En 1883, la Grande Exposition internationale sur la pêche, à Londres, avait célébré tout ce qui avait trait au poisson. Plus de 2 000 participants venus du monde entier y avaient présenté des filets à harengs et des échelles à saumons, des cannes à pêche pour les truites et des foènes à anguilles, des bouées de sauvetage et des paniers à lamproies. Thomas Huxley, resté dans les mémoires comme un partisan de la première heure de Charles Darwin, présidait alors la Britain’s Royal Society, prestigieuse académie scientifique. Chargé de prononcer le discours d’inauguration, il choisit de traiter la question suivante : « Les zones de pêche sont-elles non renouvelables ? En d’autres termes, les poissons vivant dans un secteur donné peuvent-ils être exterminés par l’homme ? » Sa réponse était un « non, mais ». S’il était possible d’éliminer le saumon d’une rivière donnée en y jetant un filet « de façon à attraper tous les poissons remontant le courant et tous les saumoneaux le descendant », les conditions étaient très différentes dans l’océan : « Les grandes zones de pêche sont probablement inépuisables ; rien de ce que nous faisons n’affecte sérieusement la quantité de poisson disponible. » Le seul problème de la pêche industrielle – pour autant qu’il y en eût un – tenait à sa « relative arriération ». Elle n’avait pas su « suivre le rythme du progrès de presque tous les autres secteurs de l’industrie moderne » et restait à la traîne, « loin derrière l’agriculture scientifique […] en matière d’utilisation des machines ».

Le mythe d’une productivité illimitée

Cette vision domina la majeure partie du siècle suivant. En 1955, Francis Minot, directeur de l’Institut de recherche en génie maritime de Woods Hole, dans le Massachussetts, cosignait un livre intitulé The Inexhaustible Sea (« La mer inépuisable »). Pour l’instant, observait-il, « nous ne connaissons pas assez bien l’océan. Néanmoins, nous commençons à comprendre que ce qu’il peut offrir dépasse les limites de notre imagination ». En 1964, la pêche annuelle mondiale s’élevait à environ 50 millions de tonnes ; un rapport du département américain des Affaires intérieures, publié cette même année, annonçait que ce chiffre pouvait être « au moins multiplié par dix sans menacer les ressources marines ». Trois ans plus tard, le département révisait son estimation : les prises annuelles pouvaient être multipliées non pas par dix mais par quarante, pour atteindre les 2 milliards de tonnes, dix fois les besoins alimentaires de la population de la planète. Jusque dans les années 1990, souligne Michael L. Weber dans From Abundance to Scarcity (5), la politique américaine était fondée sur « la conviction que la productivité de l’océan était quasiment sans limites ».

Pendant ce temps, on mettait au point des « machines » dépassant de loin l’imagination d’Huxley. Les filets cernants sont apparus dans les années 1930 : ces nasses géantes peuvent être jetées sur des bancs entiers de poissons puis hissées à l’aide de cordes, comme d’énormes sacs à linge sale. Les navires-usines équipés de cuves réfrigérées, conçus après la Seconde Guerre mondiale, ont peu à peu pris des dimensions si gargantuesques que ce sont de véritables villes flottantes. Dans les années 1950, de nombreuses flottes se sont également dotées de sonars capables de détecter les bancs de poissons bien avant qu’ils ne remontent à la surface. Et des bouées spéciales appelées « dispositifs de concentration de poissons », ou DCP, sont aujourd’hui déployées pour attirer des espèces comme le thon albacore et le marlin bleu ; ces DCP, prétendument « intelligents », sont équipés d’un sonar et d’un GPS permettant de détecter de loin la présence de poisson.

À court terme, ces nouvelles technologies ont bel et bien permis, comme l’avait prédit Huxley, d’augmenter les prises. Mais à court terme seulement. À la fin des années 1980, la pêche annuelle mondiale a atteint un pic d’environ 85 millions de tonnes, c’est-à-dire à peu près 1,9 milliard de tonnes de moins que l’estimation la plus extravagante du département des Affaires intérieures. Ce jalon fut d’ailleurs dépassé sans que l’on en ait vraiment conscience, en raison des chiffres artificiellement gonflés – à des fins politiques – des prises chinoises. Au cours des vingt dernières années, le volume de la pêche mondiale n’a cessé de régresser. On estime cette baisse à 500 000 tonnes par an environ.

Parallèlement, la taille des poissons capturés diminuait également. Ce phénomène de « pêche vers le bas de la chaîne alimentaire » fut révélé par Daniel Pauly, biologiste de l’université de Colombie-Britannique. Dans Five Easy Pieces. The Impact of Fisheries on Marine Ecosystems(6), Pauly explore cette tendance jusqu’à son terme logique – ou illogique, si vous préférez. Au bout du compte, il ne restera plus dans les océans que des espèces que les gens ne pourront ou ne voudront pas consommer, comme les limaces de mer ou les algues toxiques. L’homme serait devenu une force si dominante sur la planète que nous serions entrés dans une nouvelle ère géologique, que Pauly suggère d’appeler le Myxocène, du grec muxa, qui signifie « vase ».

On pourrait interpréter ces récits d’un genre nouveau comme autant de paraboles à propos de technologie. Les nouvelles « machines » ont fatalement déséquilibré ce qui était autrefois une relation stable entre prédateur et proie. Mais cette lecture serait trompeuse. Pour paraphraser le vieux dicton de la National Rifle Association, ce sont les hommes qui tuent les poissons, pas les machines.

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Pour arriver à comprendre ce qu’était la vie marine avant l’ère moderne, les océanographes ont, ces dernières décennies, étudié en profondeur les sédiments marins, mesuré les arêtes de poisson jetées lors de banquets antiques et épluché les journaux de bord des premiers explorateurs. Comme l’explique Callum Roberts dans The Unnatural History of the Sea (7), ces études incitent à penser que l’homme fait des ravages dans l’océan depuis des siècles.

Les sédiments archéologiques montrent ainsi que, en Grande-Bretagne, les ressources de pêche en eau douce étaient déjà en baisse aux alentours de l’an 1000, peut-être en raison de la surexploitation ou de la construction de barrages et de moulins entravant le courant des rivières. Pour gagner leur vie, les pêcheurs britanniques prirent donc la mer. Au début, apparemment, le poisson abondait : l’analyse des déchets du XIe siècle montre que les habitants de l’Écosse actuelle dînaient de morues longues de 1,20 mètre et de lieus jaunes de 1,50 mètre. Mais les réserves locales se sont progressivement épuisées et, au XVe siècle, les navires durent s’aventurer jusqu’en Norvège et en Islande. Quand, au début du XVIe siècle, les Britanniques se sont intéressés aux nouvelles zones de pêche découvertes au large de Terre-Neuve, ils y ont trouvé, selon les termes d’un des premiers colons, « des morues si grosses près de la côte que nous avions grand-peine à naviguer au milieu d’elles ». Et le cycle recommença.

À ce stade, il n’existe probablement plus aucune zone de pêche à découvrir ni, pour reprendre l’expression de Rachel Carson, aucun « poisson sous-exploité » à servir au dîner. (Dans certaines régions d’Asie, la méduse est déjà considérée comme un mets délicat.) À présent que tant d’espèces de poissons d’eau douce, de poissons migrateurs, de poissons de mer ou de poissons de fond comme le poisson-loup ont été décimées, on pourrait penser être au bout de l’aventure.

Une lueur d’espoir

Mais ce n’est jamais ainsi que finissent les nouvelles histoires de poissons. Au moment même où le tableau paraît le plus sombre, l’espoir surgit. David Helvarg conclut Saved by the Sea, son récit du désastre écologique, en expliquant que, grâce à la nouvelle attitude de Washington, « les perspectives paraissent encourageantes ». De même, Roberts achève sa chronique de plus d’un millénaire de surexploitation en affirmant que « nous pouvons rétablir l’équilibre de la vie marine, car c’est dans l’intérêt de tous ».

La meilleure manière de continuer à pêcher, selon Roberts, est de ne pas pêcher – ou du moins pas partout. Il propose de laisser en friche de vastes zones, classées « aires maritimes protégées » (ou AMP), et d’y interdire la majeure partie des activités commerciales. Dans Four Fish, Paul Greenberg affirme que le salut des poissons sauvages réside dans les espèces d’élevage, mais pas celles que l’on trouve aujourd’hui sur un lit de glace au supermarché : la plupart des poissons d’élevage sont nourris avec des poissons sauvages, ce qui ne fait qu’aggraver la situation. Greenberg croit fermement en l’« aquaculture intelligente » : il pense que nous devrions consommer des espèces comme le Pangasius hypophtalmus, connu sous le nom de panga, qui se nourrit volontiers de déchets. En Asie du Sud-Est, on utilisait à l’origine le Pangasius pour nettoyer les étangs « à latrines », où s’écoulent les eaux usées. Michael Weber, l’auteur de From Abundance to Scarcity, trouve encourageante l’adoption de nouvelles réglementations comme les « quotas individuels transférables » (QIT), fondés sur l’idée que si les pêcheurs se voient garantir un quota de pêche commercialisable, ils auront un plus grand intérêt économique à préserver la ressource (8).

AMP, aquaculture intelligente et QIT : appliquées à une échelle suffisante, ces propositions intéressantes changeraient probablement la donne. Comme l’écrit Roberts, il est « dans l’intérêt de tous » de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’océan de se transformer en un vaste champ de vase. Mais il est aussi dans l’intérêt de tous de sauver le thon rouge de l’Atlantique. Pourtant, on continue de le pêcher jusqu’au seuil de l’extinction. Une fin heureuse n’est décidément pas toujours la plus convaincante.

Cet article est paru dans le New Yorker le 2 août 2010. Il a été traduit par Hélène Hiessler.

 

Notes

1| En janvier dernier, un thon rouge de 342 kilos a été adjugé au prix de 298 000 euros sur le marché au poisson de Tsukiji, à Tokyo, soit 876 euros le kilo.

2| Rachel Carson, morte en 1964, était une zoologue et biologiste américaine. Auteur d’une célèbre trilogie sur la mer, elle est surtout connue pour avoir été l’une des premières à attirer l’attention sur les questions d’environnement avec Silent Spring, en 1962, sur les méfaits des pesticides.

3| Saved by the Sea. A Love Story with Fish (« Sauvé par la mer. Mon histoire d’amour avec les poissons »), St. Martin’s Press, 2010.

4| Managed Annihilation. An Unnatural History of the Newfoundland Cod Collapse (« Extermination contrôlée. Une histoire non naturelle de l’anéantissement de la morue de Terre-Neuve »), University of British Columbia Press, 2010.

5| From Abundance to Scarcity (« De l’abondance à la pénurie »), Island Press, 2001.

6| Five Easy Pieces. The Impact of Fisheries on Marine Ecosystems (« Cinq pièces faciles. L’impact de la pêche sur l’écosystème marin »), Island Press, 2010.

7| The Unnatural History of the Sea (« L’histoire non naturelle de la mer »), Island Press, 2007.

8| À la différence des quotas par zone, les quotas individuels (que l’on peut vendre ou louer) suppriment l’incitation des navires à pêcher une plus grande part que celle de leurs concurrents.

LE LIVRE
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Four Fish de Paul Greenberg, Penguin Press, 2010

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