Le jour où Kiev fit éclater l’empire soviétique

L’histoire l’a oublié, mais c’est l’Ukraine qui, en proclamant son indépendance en août 1991, provoqua l’implosion de l’URSS. Au grand dam de la Russie… et des États-Unis.

« Grâce à Dieu, l’Amérique a gagné la Guerre froide », se félicitait George Bush dans son discours sur l’état de l’Union en 1992, quelques jours après le démantèlement de l’URSS. À une génération de distance, cet accès de triomphalisme prend une étrange résonance quand on se plonge dans le livre que Serhii Plokhy, professeur d’histoire ukrainienne à Harvard, consacre à la fin de l’empire soviétique. La dislocation de la fédération fut le fruit d’une multitude de facteurs auxquels les États-Unis étaient en grande partie étrangers. Mais le nouveau livre de Plokhy ne se contente pas de relativiser le rôle des Américains dans le dénouement de la Guerre froide. Il rappelle qu’en 1991 George Bush et son secrétaire d’État James Baker ont tout fait pour sauver l’Union soviétique moribonde. « Ce n’est que lorsque la dissolution est devenue un fait accompli que Bush l’a finalement acceptée, à contrecœur », résume Victor Sebestyen dans le Spectator. Avant cela – et les archives inédites auxquelles a eu accès Plokhy le confirment –, le président américain avait « ...
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