Petit guide à l’usage des maîtres
« Il est peu probable que quiconque achète cet Art de gouverner ses esclaves par besoin d’en suivre les conseils », s’amuse Tom Palaima, du Times Higher Education. Dans ce manuel attribué à Marcus Sidonius Falx, pater familias fictif, Jerry Toner, qui enseigne à Cambridge, nous apprend tout ce qu’il faut savoir sur la main-d’œuvre servile dans l’Antiquité : comment choisir ses esclaves, en « tirer le meilleur » ou encore les punir. Si vous voulez les acheter en bonne santé, songez, par exemple, à vérifier que leurs deux testicules sont intacts… Jerry Toner nous rappelle qu’une personne sur huit était esclave dans l’Empire romain (près d’une sur deux en Italie à certaines époques). Or, comme le remarque Palaima, « peu de voix d’esclaves réels ou fictifs ont survécu », et il n’existe aucun témoignage antique comparable à ceux, par exemple, de certains Noirs américains. Ainsi ignore-t-on, souligne Toner, comment ceux à qui leur maître imposait des relations sexuelles vivaient la chose : se sentaient-ils victimes d’abus ou avaient-ils complètement intégré et accepté leur dégradation ?
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