Petits-bourgeois s’abstenir

« Il n’y a de vraies haines que les haines littéraires. Les haines politiques ne sont rien. » Les sept mille pages du Journal des frères Goncourt sont pour la première fois présentées intégralement au public allemand. Un florilège de ragots de première main sur les plus grands noms de la littérature du XIXe siècle. Pas très politiquement correct.


Edmond et Jules de Goncourt, par Nadar
Rarement un grand projet éditorial aura été mis en chantier si discrètement – au point que le public n’en a pratiquement rien su. Y eut-il des messes basses dans les boudoirs littéraires, qui nous ont peut-être échappé, un frémissement nerveux, une lente accélération du rythme cardiaque parmi les amateurs et les connaisseurs fiévreux ? Neuf ans durant, deux, puis trois traductrices y ont travaillé, des souscripteurs ont été sollicités, des sommes considérables dépensées, d’épineux problèmes éditoriaux résolus. L’objet de ces efforts énormes n’était pas une trouvaille, une rareté qu’on aurait pu se contenter de présenter de façon passable. Traduit pour la première fois en intégralité en allemand, il s’étend sur sept mille pages. C’est le plus célèbre témoignage jamais écrit sur la vie littéraire. Tout le monde le connaît et y fait référence, même si personne ne l’a lu. On le cite à tout bout de champ, mais la plupart du temps de deuxième ou troisième main. Sans cet ouvrage, on en saurait beaucoup moins sur les gé...
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