Comment les plantes reconnaissent leurs ennemis
Publié le 22 juin 2017. Par Olivier Postel-Vinay.
Le royaume des plantes n’a rien d’un Eden. La lutte pour la survie et la reproduction y est aussi sauvage qu’ailleurs, sinon davantage. Car la « forteresse plante », titre du livre d’un éminent chercheur britannique Dale Walters, est sans cesse attaquée. Par les animaux herbivores, d’un côté, à commencer par les insectes ; par les microbes pathogènes de l’autre, bactéries, champignons et autres omycètes, ces microparasites qui se déguisent en champignons. Les plantes ont développé un formidable arsenal de signalement leur permettant de distinguer entre ennemis et amis, comme ces champignons et bactéries qui les aident à lutter contre l’adversité. Des « cris d’alarme volatils » attirent des prédateurs d’insectes. La complexité de ces interactions est inouïe. Ainsi un papillon américain est, à l’état de chenille, le principal ennemi de la plante Nicotiana attenuata. Mais il devient son pollinisateur préféré à l’âge adulte.
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