Plus de femmes, plus de performances

Dans Numéro Une, la réalisatrice Tonie Marshall raconte le parcours du combattant d’une femme désireuse d’être la première patronne d’une entreprise du CAC 40. Voir l’une d’entre elles accéder au plus haut niveau est un bon exemple pour les femmes, mais c’est surtout bon pour les affaires. Spécialisée en psychologie cognitive, l’universitaire Therese Huston démontre, dans How Women Decide, que si le monde de l’entreprise reste plus dur avec les femmes, il tire un net avantage de leur présence – surtout si elles occupent des postes à responsabilités. « Le Crédit suisse a examiné près de 2400 grands groupes entre 2005 et 2011, et découvert que les sociétés avec au moins une femme dans leur équipe dirigeante tendaient à valoriser leurs actions de 26% de plus que celles d’entreprises comparables mais au personnel dirigeant entièrement masculin », écrit-elle.

Huston cite une autre étude, menée par le Peterson Institute auprès de 21 980 entreprises mondiales. Celles où les femmes occupent un tiers des rôles décisionnels font 15% de profits de plus que les sociétés où ces instances sont entièrement masculines. S’il est difficile de savoir si ce sont les entreprises les plus performantes qui tendent à valoriser les femmes ou si ce sont les femmes qui les rendent plus efficaces, Huston note qu’en période de crise, hommes et femmes ont tendance à faire des choix différents.

Se référant aux travaux de la neuroscientifique Mara Mather et du neurobiologiste Ruud van den Bos, elle souligne que sous l’effet du stress les hommes optent pour des solutions plus risquées tandis que les femmes préféreront une issue plus sûre. « Ces réactions opposées montrent que pour prendre de bonnes décisions dans des conditions stressantes, nous avons besoin à la fois d’hommes et de femmes et que les deux doivent être entendus », écrit Huston.

A lire dans Books : Neurosexisme(s), novembre 2012.