Pour Daech, les buildings annoncent l’apocalypse
Publié le 24 mars 2015. Par la rédaction de Books.
Au Yemen et ailleurs, la restauration du Califat engagée par Daech est le prélude à la bataille finale de la fin des temps, affirme le spécialiste de l’islam Malise Ruhtven. Il rappelle dans la New York Review of Books l’importance de la rhétorique apocalyptique pour le groupe. C’est en l’utilisant qu’il séduit les jeunes djihadistes venus des pays occidentaux : seuls ceux qui combattent auprès de l’Etat islamique échapperont à l’enfer au moment du Jugement dernier, promet-il. De ce point de vue, Daech est l’héritier d’une idéologie très présente dans la pensée islamique classique. Jane Idleman Smith et Yvonne Yazbeck Haddad le rappellent dans The Islamic Understanding of Death and Resurrection : on trouve près de cinquante références à « l’Heure » ou au « terme fixé » dans le Coran. Et les signes annonciateurs sont abondamment décrits par la tradition : on boira du vin, on s’accouplera en public, les hommes obéiront aux femmes et l’on verra les bergers rivaliser dans la construction de maisons de plus en plus hautes. « Aux yeux des djihadistes, écrit Malise Ruthven, ces signes sont omniprésents au Moyen-Orient aujourd’hui. »