Pourquoi la débâcle ?

La France n’a pas démérité en juin 1940. Ses généraux, si.

Mauvais coup pour le french bashing : en juin 1940, démontre l’historien américain Philip Nord, la France n’aurait pas démérité – mais les élites militaires, si. En 230 pages énergiques, il pulvérise un essaim d’idées reçues. La France n’était pas « impréparée » à la guerre, comme Pétain l’avait dit (« Trop peu d’enfants, trop peu d’armes, trop peu d’alliés – voilà les causes de notre défaite »). Elle avait des alliés, notamment l’Angleterre ; hélas, celle-ci était irrésolue, et entraîna la France dans deux erreurs : la non-résistance initiale à Hitler et l’opposition au rapprochement avec les Soviétiques. Elle avait les troupes : 146 divisions sur le terrain en juin 1940, ­divisions ­alliées comprises, contre 145 pour l’Alle­magne. Et, pour ce qui est des armes, elle avait multiplié par 10 entre 1933 et 1935 la part du revenu national consacrée à l’armement (un armement qui plus est de très bonne qualité : le chasseur Dewoitine D.520 était supérieur au Messerschmitt, et le char Somua S-35 était considéré à l’époque comme « le meilleur du monde »). Quant au peuple français, il n’était pas ...
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France 1940. Défendre la République de Philip Nord, Perrin, 2017

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