Pourquoi les Britanniques ont tout à perdre au Brexit
Publié le 27 mai 2015. Par La rédaction de Books.
Crédit : Ben Fisher/GAVI Alliance
Le gouvernement britannique, par la voix de Sa Majesté, a annoncé officiellement aujourd’hui la tenue d’ici à la fin 2017 d’un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Dans Britain’s Future in Europe, Michael Emerson, du Centre for European Policy Studies, décortique une étude commandée par David Cameron en 2012 et enterrée dès la parution du rapport. Les 32 volumes et 3 000 pages en question devaient dire si l’actuel équilibre des compétences entre les Etats et l’Union fonctionnait, ou non, au bénéfice de Londres. Et la réponse est oui.
Le Royaume-Uni jouit d’un statut semi-détaché très confortable. Resté en dehors de la zone euro et de l’espace Schengen, il a la possibilité de participer à des initiatives dans les domaines policiers et judiciaires. Même la politique agricole a fini par évoluer en sa faveur. Le pays n’a véritablement que deux sujets de contentieux.
D’abord, la libre circulation des personnes au sein des 28 Etats membres, devenue un sujet sensible depuis que l’élargissement a provoqué un afflux de travailleurs d’Europe centrale et orientale. Mais de nombreux patrons britanniques se félicitent de ce principe au cœur de l’Union ; tout comme les Britanniques (ils sont 1,8 million) qui vivent dans un autre pays européen que le leur. Second motif de mécontentement, la politique sociale, et notamment la directive sur le temps de travail. « Mais ce domaine relève principalement de la compétence nationale, peut-on lire dans le Financial Times. Raison pour laquelle le Royaume-Uni a réussi à se doter d’un des marchés du travail les plus flexibles du monde développé ». Au total, il n’y a donc à peu près rien à renégocier, si Londres veut défendre ses intérêts.