Quand Hemingway défendait la vie privée

Les éditions de l’Université de Cambridge poursuivent leur minutieux travail de publication des lettres de l’auteur du Vieil homme et la mer avec un quatrième volume (sur dix-sept de prévus) rassemblant sa correspondance entre 1929 et 1931. Ernest Hemingway subit à cette période les premiers effets de la célébrité : il vient de publier son Adieu aux armes, qui devient un best-seller international, et entame l’écriture de sa première œuvre non biographique majeure, Mort dans l’après-midi. Et c’est « sacrément dur » se plaint-il.

Mais il enrage surtout contre les indiscrétions de la presse et, parfois, de son propre éditeur concernant sa vie privée qui serait devenu, selon lui, un « égout en plein air ». « Vous ne m’en voudriez pas d’être devenu un peu sensible à cette question », écrit-il à son avocat, comme pour s’excuser. Il s’adresse également à sa mère, Grace, pour la mettre en garde de ne pas donner des interviews aux journalistes et fait une véritable scène à son éditeur qui avait cru bon de rappeler son expérience comme ambulancier lors de la Première Guerre mondiale. « Je veux que mes textes soient lus uniquement comme de la fiction », râle-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de prendre la plume pour répondre personnellement aux nombreuses lettres d’admirateurs qu’il commence à recevoir, rappelle The Guardian.

 

A lire dans Books : Chère correspondance, janvier 2014.

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LE LIVRE
LE LIVRE

The Letters of Ernest Hemingway : Volume 4, 1929-1931 de Ernest Hemingway, Cambridge University Press, 2017

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