À contre-courant
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Qui se ressemble se combat


© EU/ECHO/Malini Morzaria

Les négociations de paix au Sud-Soudan entre le parti au pouvoir et les rebelles n’ont pas débouché sur un accord. Après s’être battu contre le Nord, les Soudanais du sud se massacrent entre eux, au nom de leurs divergences politiques. Pourtant, l’idéologie ou l’ethnie ne sont qu’en apparence les principales fauteuses de guerre si l’on en croit l’historien Russell Jacoby. Celui-ci l’affirme dans Les Ressorts de la violence : ce sont les ressemblances, et non les différences, qui alimentent les guerres civiles. Au Soudan comme ailleurs, le combat traduit les rivalités fraternelles des belligérants. « Dans la plupart des guerres civiles contemporaines, il est difficile d’identifier l’ennemi ou les idéologies. Les haines personnelles et les vendettas alimentent le conflit », soutient Russell Jacoby.

Au Sud-Soudan, les voisins s’entretuent depuis des décennies. L’historien cite un anthropologue britannique qui, en 1940 déjà, note que l’ennemi juré des Nuer est le peuple qui leur ressemble le plus, et dans lequel ils sont le plus facilement assimilés, les Dinka.

Le combat plus récent entre le Nord et le Sud, décrit comme une guerre de religion, a vu se rejouer les mêmes conflits. « Les rebelles du Sud-Soudan, divisés entre tribus Nuer et Dinka, s’attaquaient souvent les uns les autres et s’en prenaient aussi régulièrement à la population civile », rappelle Jacoby.

LE LIVRE
LE LIVRE

Les ressorts de la violence de Russell Jacoby, Belfond, 2014

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