Renaître en Sibérie

« L’histoire de la dékoulakisation recoupe en partie celle de ma famille. Mon livre est une tentative pour comprendre ces événements lointains », expliquait Gouzel Iakhina lors de la parution de son premier roman remarqué. Originaire de Kazan, capitale de la république du Tatarstan, cette Moscovite d’adoption s’est inspirée des récits de sa grand-mère, déportée en Sibérie à l'âge de 7 ans. Lorsque le roman s’ouvre, au début des années 1930, Zouleïkha mène une vie de misère dans un village de la moyenne vallée de la Volga. Ses quatre filles sont mortes en bas âge. Son mari, de trente ans son aîné, la maltraite, et sa belle-mère la prend comme souffre-douleur. L’écrivaine et critique Maïa Koutcherskaïa le souligne dans le quotidien Vedomosti : « Zouleïkha ignore que ce qui lui arrive, dans un autre système de valeurs, s’appellerait “violence”, “esclavage”, “humiliation”. » Elle supporte sans s’interroger, jusqu’au jour où son mari tente de s’opposer à une campagne de confiscations et est exécuté. Zouleïkha est déportée en Sibérie, où elle va connaî...
LE LIVRE
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Zouleikha ouvre les yeux  de Gouzel Iakhina, Noir sur Blanc, 2017

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