Proust : sept lettres par jour

Dans ses dernières années, c’était là sa seule vie sociale : 572 des 90000 lettres écrites par Marcel Proust sont publiées en allemand. Soit 1500 pages en deux volumes…


On connaît la fameuse phrase de Marcel Proust sur la littérature, qui serait « la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue ». Ce que l’on sait moins, c’est à quel point l’existence de l’écrivain s’est conformée à cette vision du monde. Son image de dandy et de dilettante est largement trompeuse : il passait son temps à écrire. Pas seulement son énorme Recherche du temps perdu, un roman avorté (Jean Santeuil), divers pastiches et essais (dont le fameux Contre Sainte-Beuve), mais surtout une quantité monstrueuse de lettres. L’édition de sa correspondance aux éditions Plon couvre 21 volumes et 4 500 lettres. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, un vingtième de sa correspondance totale, laquelle comprend 90 000 lettres. « Étant donné que Proust n’est devenu un épistolier régulier qu’à ­partir de ses 17 ans, cela fait à peu près sept lettres par jour », note Andreas Isenschmid dans Die Zeit. Un florilège de cette correspondance vient d’être traduit pour la première fois outre-Rhin : « seulement » 1 500 pages en deux volumes, soit 572 lettres. Isenschmidt note que, ...
LE LIVRE
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Briefe de Marcel Proust, Suhrkamp, 2017

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