La lecture rend-elle fou ?

Parmi les quelque trois cents troubles mentaux recensés dans le DSM-V (Diagnosis & Statistical Manual of Mental Disorders, la dernière recension américaine des désordres psychiatriques, parue en mai dernier), on compte désormais l’hyper-collectionnite, le deuil hypertrophié, l’hyperphagie, et l’hypersexualité. Mais pas encore la lecture, ni même l’« hyperlecture » – et l’impact psychologique de la lecture du manuel lui-même n’est pas davantage pris en compte. Qu’il y ait un lien de causalité entre lecture et folie, cela semble clair – même si le sens de la relation, lui, ne l’est pas. Trop lire rend zinzin, et peut pousser des esprits déjà perturbés à lire encore plus. Voyez Don Quichotte qui lisait « du soir au matin et du matin jusqu’au soir », au point qu’à force « de dormir peu et de lire beaucoup, il se dessécha le cerveau ». Le phénomène a depuis été décortiqué, par Jacques Derrida notamment : « L’acte de lecture troue l’acte de parole ou d’écriture. Par ce trou, je m’échappe à moi-même. » Qui plus est, si l’on en croit Umberto Eco, la lecture ...

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