Presse et papier

Aux États-Unis, la question du devenir de la presse est une cause nationale. On lui consacre des masses de livres, d’articles, de blogs, de films, et même un musée (1). De ce vaste matériau, une impression se dégage : celle d’une grande confusion – et même d’une confusion croissante, car les récentes certitudes s’effondrent et les hypothèses rassurantes volent en éclats les unes après les autres. De toute part, on voit surgir le parallèle entre Gutenberg et l’Internet, comparaison qui n’est pas moins éclairante qu’une autre. Après 1450, on a en effet tâtonné­ pendant au moins cent ans avant que l’imprimerie trouve vraiment place, après d’improbables tours et détours. Ainsi, le premier livre publié par Gutenberg après la Bible était un calendrier de purgations ; les premiers imprimeurs ont gagné leurs premiers sous non pas grâce à Luther, mais en publiant des certificats d’indulgences ; et c’est véritablement l’invention du format de poche par Manutius qui a mis le livre à la portée de tous, avec tout ce qui s’est ensuivi. À l’aune de l’invention de l’...

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