Slavoj Žižek, le provocateur

Le pop-philosophe slovène défend une vision bien peu orthodoxe du marxisme. Il s’est même dit prêt à voter Donald Trump.

Né en 1949, le philosophe slovène Slavoj Žižek est souvent présenté comme le plus influent penseur marxiste contemporain. Il est en tout cas le plus médiatique – plus encore que son ami Alain Badiou. Dans un livre de 1 000 pages intitulé Moins que rien, il se réfère ainsi à la pensée de Marx pour expliquer les crises actuelles : dans le capitalisme contemporain, la valeur d’échange (par opposition à la valeur d’usage) « s’est transformée en un spectre de capital autopropulsé qui utilise les capa­cités productives et les besoins des gens réels comme simplement sa propre incarnation temporaire jetable. Marx a dérivé sa notion de crise économique de ce hiatus : une crise advient quand la réalité rejoint le mirage autogé­néré illusoire de l’argent engendrant plus d’argent – cette folie spéculative ne peut durer indéfiniment, elle doit exploser dans des crises encore plus sérieuses. » Et de résumer ainsi le propos de son livre : « Le système capitaliste global approche le point zéro de l’apocalypse. Ses “quatre cavaliers de l’apocalypse” sont la crise é...
LE LIVRE
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Moins que rien. Hegel et l’ombre du matérialisme dialectique de Slavoj Žižek, Fayard, 2015

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