Breivik ou le djihad antimusulman

L’itinéraire d’Anders Breivik est l’une des meilleures expressions du choc des fanatismes contemporains. Le jeune Norvégien qui a tué 77 personnes en 2011 à Oslo et Utøya croyait l’Europe menacée par une invasion musulmane et se prenait pour un Templier volant à son secours. Un « fou solitaire » dont les ressorts font étrangement écho à ceux des djihadistes ? Pas seulement. Breivik incarnait une peur identitaire qui gagne bien au-delà des milieux extrémistes, y compris à gauche.

Avant de partir pour son équipée meurtrière en 2011, Anders Breivik était un habitué du Palace Grill, dans le quartier huppé d’Oslo-Ouest. Il semblait inoffensif : c’était un blond de plus qui essayait de draguer les femmes au bar. « Il donnait l’impression de sortir d’une école de commerce, se souvient l’une d’elles, d’être un de ces types d’Oslo-Ouest qui s’habillent de manière très classique. » Effectivement, il s’était essayé au commerce, même s’il n’avait jamais décroché de diplôme, ni grand-chose d’autre d’ailleurs. Et c’était bien un garçon d’Oslo-Ouest, le fils d’un diplomate. Mais il y avait le livre qu’il disait écrire : un « chef-d’œuvre », d’un genre « complètement inconnu à ce jour ». Il refusait de préciser ce ...

LE LIVRE
LE LIVRE

Anders Breivik et la montée de l’islamophobie de Breivik ou le djihad antimusulman, Zed Books

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books