Ces parents qui changent l’école chinoise

À l’heure où les Occidentaux sont fascinés par le modèle de la « mère tigre », petit bourreau dédié à la réussite de l’enfant, les parents de la nouvelle bourgeoisie chinoise sont attirés par les pédagogies alternatives qui libèrent la créativité en rompant avec la discipline de fer et le culte de l’apprentissage par cœur. Au risque d’une permissivité un peu trop « bobo » ? Le débat fait rage, comme en témoigne le cas d’une école Waldorf-Steiner du Sichuan.


En 1994, Harry Huang et son épouse, Zhang Li, tenaient sur les rives du fleuve Jin, à Chengdu, un petit restaurant pour routards qu’ils avaient baptisé Lily Burger. Il y a vingt ans, la capitale du Sichuan n’était pas encore la métropole tentaculaire de 7 millions d’habitants qu’elle est devenue, et bien des gens vivaient encore dans les pittoresques maisons en bois de la vieille ville. Sise à 1 600 kilomètres au sud-ouest de Pékin, Chengdu était à la fois un havre à l’écart de l’effervescence des grandes villes côtières, et une voie d’accès au Tibet. Cette année-là, un couple d’Australiens vint un jour au restaurant. Et l’homme, silhouette d’ascète, regard perçant, commença d’évoquer un système d’enseignement idéaliste inventé en Europe centrale au début du xxe siècle. Cette pédagogie fondée sur les idées de réincarnation, de libre arbitre et d’individualité, mettait l’accent sur la nécessité d’aider les enfants à devenir des êtres autonomes. Au bout de quatre jours, le couple repartit, en invitant Harry et Li à rester en contact. Mais le jeune restaurateur continua de ...
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Les Bases spirituelles de l’éducation de Rudolf Steiner, Triades, 2006

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