L’adoption, un sacré défi

Beaucoup de gamins adoptés s’en sortent bien. Mais l’enfant né d’autres parents que les siens est souvent plus difficile à vivre, en particulier à la puberté. Torturé par le syndrome de l’abandon, traumatisé par les atrocités vécues très jeune, taraudé par la quête de ses origines, il est plus que d’autres sujet à la dépression et à l’impulsivité, plus enclin aussi à la rébellion.

Lucía, 12 ans, se révolte volontiers lorsqu’on lui interdit, par exemple, de surfer sur Internet. Originaire de Chine, elle est arrivée à Barcelone à l’âge de 12 mois. Chari et Jorge, ses parents adoptifs, se souviennent : « Elle avait l’air en bonne santé, sans carence grave. Elle était très liée à la personne à qui elle avait été confiée à sa naissance, mais elle s’est ensuite attachée à nous avec la même force et s’est fait des amis de manière très naturelle. » Hélas, Chari doit ces derniers temps se rendre très souvent auprès de sa mère malade, à Madrid. « Lucía le vit mal, elle est très fâchée et triste. Elle dit que je pars trop loin. Je crois qu’au plus profond d’elle-même elle a encore peur d’être abandonnée », explique sa mère. Sa petite sœur de 9 ans, Alba, elle aussi originaire de Chine, ne ressent pas la chose aussi intensément. Parfois, les deux fillettes entrent dans des bazars chinois et Lucía est gênée d’être souvent prise pour une vendeuse. Quand on lui demande comment elle se ...
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Adoption et lien familial de L’adoption, un sacré défi, Herder Editorial

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