Marcel Gauchet : « Un sujet tabou »

Le décrochage des garçons n’a pas encore émergé dans le débat public français. Il n’en est pas moins réel. En cause, la féminisation massive du corps enseignant, mais aussi, plus profondément, la désaffection dont souffrent les rôles masculins traditionnels.

On commence à parler de « fracture sexuée », de « nouveau sexe faible », de « nouveau deuxième sexe » (1). Que penser de ces expressions ?

Elles forcent un peu le trait mais ont le mérite d’attirer l’attention sur un phénomène social de grande ampleur qui n’a pas encore émergé sur la scène publique. C’est un sujet tabou, en France, même dans les hautes sphères de l’Éducation nationale. Mais dès qu’on a affaire à des professionnels qui ne manient pas la langue de bois, on bute sur le problème.

Comment le définiriez-vous, ce problème, en quelques mots ?

Les garçons ont de moins bons résultats que les filles à tous les niveaux. Ils sont, et de loin, les plus concernés par l’échec grave ; et les principaux responsables des comportements perturbateurs. Quand on parle de violences ou d’incivilités à ...

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