Publié dans le magazine Books n° 39, janvier 2013. Par Olivier Postel-Vinay.
Les progrès des technologies de reconnaissance faciale sont vertigineux. Après avoir permis d’identifier Ben Laden, elles sont promises à bien des développements. Pour le plus grand profit de Google et Facebook.
Pour la Coupe du monde de football de 2014, la police brésilienne a mis au point des lunettes à la RoboCop. « Équipées d’une petite caméra qui capte à 20 kilomètres, elles peuvent, selon la police, filmer 400 images par seconde et les comparer avec une base de données numérique de 13 millions de photos », explique Evguéni Morozov dans la
London Review of Books. Pour cet Américain d’origine ukrainienne, qui consacre une bonne part de son énergie à étudier les nouvelles technologies de surveillance dans le monde, cela ne fait guère de doute : encore un peu balbutiante, la reconnaissance faciale a un bel avenir (lire notre dossier
« Rien à cacher ? La société de surveillance », Books, juin 2012). Comme le montre l’universitaire Kelly Gates, cette technique est en effet devenue le fer de lance de la « biométrie » (identification personnelle automatisée), ensemble de technologies allant des fichiers d’empreintes digitales à la lecture de l’iris. Un marché dont le chiffre d’affaires a plus que décuplé en dix ans, pour atteindre 4,2 milliards de dollars en 2010.
Ses deux plus beaux faits d’armes, à ce ...