Stephen Ellis : « Il flotte dans l’air un parfum nouveaux, mais… »

Le continent a désormais les moyens de décoller. Mais le comportement prédateur des dirigeants, l’ampleur de la corruption à tous les niveaux de la société et la faiblesse de l’Etat de droit pourraient faire de ce moment historique une occasion manquée. Sauf pour les Chinois.

Vous sillonnez l’Afrique depuis 1971. Partagez-vous l’optimisme qui semble régner depuis quelque temps à propos du développement du continent, notamment chez les économistes anglo-saxons ?

Depuis sept ou huit ans en effet, les hommes d’affaires occidentaux que je rencontre se disent convaincus que l’Afrique change. Et, de fait, le continent connaît une profonde mutation. Notamment en raison de l’explosion démographique : entre le début du XXe siècle et aujourd’hui, l’Afrique est passée de moins de 150 millions à plus d’un milliard d’habitants ; c’est la plus forte croissance de l’histoire de l’humanité. La place de l’Afrique dans le monde en est bouleversée. Ce surcroît de population dynamise la demande et, donc, les échanges du continent avec le reste de la planète. C’est l’un des ressorts du rapprochement spectaculaire que l’on observe entre l’Afrique et le premier exportateur mondial, la Chine.

Cela m’amène à cet autre changement majeur qu’est la ruée des pays émergents sur ce continent qui représente à la fois pour eux un immense marché et une source essentielle de matières premières. La Chine, qui a d’énormes besoins dans ce domaine et n’a qu’une confiance relative dans les marchés mondiaux, s’approvisionne de plus en plus en Afrique, où elle achète par exemple 30 % de son pétrole. Et elle s’assure de la stabilité de sa relation avec les pays de la région en leur accordant des crédits privilégiés et en construisant des infrastructures. On estime que 250 000 à un million de Chinois sont aujourd’hui présents sur le continent.

Parallèlement, la flambée du prix des matières premières provoquée par le développement de l’Asie dope la croissance, qui dépasse souvent les 6%
l’an. Dans ce contexte, certains pays africains sont  de mieux en mieux intégrés aux flux financiers mondiaux. Ils se sont désendettés, et les réformes entreprises par leurs gouvernements après la chute de nombreux régimes à parti unique dans les années 1990 ont favorisé l’émergence d’institutions financières plus efficaces et de places boursières dignes de ce nom, qui permettent des prises de participation étrangères dans les entreprises du continent. En outre, des pays comme le Ghana ou le Nigeria ont aujourd’hui des cadres de très haut niveau, diplômés de Yale ou Harvard, qui ont travaillé longtemps à la City ou à Wall street, et sont revenus au pays dotés d’une parfaite connaissance des méthodes des principaux centres financiers de la planète et du carnet d’adresses qui va avec. Et tout cela au moment même où la crise financière de 2007-2008 incitait les Occidentaux à la recherche de nouvelles terres d’investissement. Les milieux d’affaires européens et américains considèrent manifestement l’Afrique comme une région très prometteuse. Pour la seule année 2008, le continent a attiré 88 milliards de dollars d’investissements étrangers.

Ces mutations sont-elles à vos yeux porteuses d’une véritable dynamique de développement ?

Elles laissent le champ ouvert à tous les possibles. L’Afrique a aujourd’hui une occasion unique de connaître non seulement une véritable croissance économique, mais aussi un développement social et politique réel. Parce que la croissance démographique crée de vastes marchés, susceptibles d’inciter par exemple à l’installation de capacités de production directement sur le continent. Parce que les nouveaux investisseurs permettent aux dirigeants africains d’être en position de force face à leurs interlocuteurs étrangers : l’Afrique n’est plus la chasse gardée des anciennes puissances coloniales. Parce que la hausse du prix des matières premières dégage des revenus qui peuvent être utilisés pour construire les infrastructures nécessaires au développement…

L’optimisme des milieux d’affaires occidentaux témoigne d’ailleurs, par contraste, de la vision obsolète que nous avons longtemps eue de l’Afrique dans le monde, perçue comme une région ayant vécu l’essentiel de son histoire hors du temps et hors du monde, comme l’affirmait Nicolas Sarkozy dans son discours de Dakar en juillet 2007. Mais il n’en est rien. Le continent est intégré aux flux de marchandises, d’idées et de populations de la planète depuis fort longtemps. La Chine avait déjà envoyé une vaste flotte sur les côtes africaines au XVe siècle, et l’Afrique orientale participe au système d’échanges de l’Océan indien depuis deux mille ans.

Mais cette insertion s’est toujours faite selon des modalités perverses, dominées par les illégalités et les irrégularités en tous genres. Qu’il s’agisse de l’argent de la corruption, des trafics de la drogue, des diamants ou des armes, du stockage des déchets toxiques, du détournement de cargaisons entières de pétrole (grande spécialité nigériane) ou de la fraude fiscale, l’Afrique est reliée aux réseaux, aux pratiques et aux institutions de la mondialisation clandestine. On estime que les flux financiers illicites de la région ont représenté entre 854 milliards et 1,8 trillion de dollars entre 1970 et 2008 (1).

Les évolutions positives créent les conditions d’un développement beaucoup plus équilibré que par le passé, mais je crains que des individus habitués à manipuler la dépendance continuent à le faire, et jouent les Chinois contre les Occidentaux non pour le bien-être de leur population mais pour dégager les rentes qui échoient traditionnellement en Afrique à ceux qui occupent des positions de pouvoir.

Comment expliquez-vous ce phénomène d’intégration malsaine au sein du système économique mondial ?

De nombreux hommes politiques, et même de nombreux acteurs économiques africains, ont appris leur métier et sont devenus ce qu’ils sont en manipulant la relation de dépendance qu’ils entretiennent avec le reste du monde. Leur objectif est de générer des bénéfices pour eux-mêmes et leurs soutiens plutôt que pour la société dans son ensemble. Ce système est historiquement le fruit des conditions dans lesquelles s’est effectué le transfert de l’autorité au moment de la décolonisation. Des marchés sordides ont alors été conclus entre les hommes politiques africains et la puissance coloniale sur le départ. L’accès au pouvoir était en effet essentiel pour cette génération de responsables, qui avait senti venir l’indépendance mais ne disposait pas d’une base politique suffisamment nantie pour financer ses ambitions : le contrôle de l’appareil d’Etat était pour eux un moyen de générer des fonds pour leurs mouvements politiques, en rançonnant les entreprises à l’affût des contrats publics. Cette forme de prédation leur permettait de distribuer des prébendes (sous forme de postes, d’infrastructures ou d’espèces sonnantes et trébuchantes) en échappant à toute relation de dépendance fiscale – et donc politique – avec leurs propres citoyens.

Comment analysez-vous, dans ce contexte, l’effet de l’aide au développement ?

 

C’est l’un des principaux ressorts de cette relation de dépendance pernicieuse. Tous les pays riches disposent d’une administration chargée de la distribution de subsides aux pays pauvres – rappelons que l’Afrique a reçu environ 1 trillion de dollars d’aide depuis 1945, avec l’efficacité que l’on sait.

Faut-il dès lors abolir l’aide, comme de nombreux économistes le proposent de plus en plus ouvertement ?

C’est une chose de dire que l’industrie de l’aide au développement telle qu’elle fonctionne est un élément clé de l’intégration perverse de l’Afrique dans le monde. C’en est une autre de dire qu’il faut la supprimer purement et simplement. L’économiste zambienne Dambisa Moyo estime notamment que les pays africains peuvent parfaitement se financer sur les marchés internationaux et que ce serait beaucoup moins pervers. Elle a probablement raison pour certains d’entre eux, comme l’Afrique du Sud, le Ghana, le Kenya ou le Nigéria.  Mais ce n’est certainement pas le cas de tous. Quid d’Etats comme le Malawi, le Burundi ou la Centrafrique ?

Nous devons imaginer une politique intelligente à l’égard de ces Etats incapables de se financer sur les marchés et menacés d’implosion. Nous avons vu notamment en Somalie ce qu’il pouvait en coûter de tolérer la faillite d’un Etat africain, pour la population elle-même, mais aussi pour tous les pays de la planète qui ont une marine marchande et ne peuvent plus naviguer dans l’Océan indien sans s’exposer à la piraterie. L’aide n’est pas une affaire de grandeur d’âme. C’est une affaire d’intérêt.

Mais pour qu’elle serve à quelque chose, il faut revoir le système. Combattre la désertification, soutenir les systèmes sanitaires, convaincre les jeunes africains que l’émigration clandestine n’est pas un rite de passage, tout cela nécessite un personnel qualifié pour travailler avec des réseaux et des acteurs qui agissent hors de la sphère étatique sans pour autant prendre la forme d’ONG au sens classiques.

Mais cette réforme de l’aide est extraordinairement difficile. Un énorme secteur non gouvernemental s’est créé depuis cinquante ou soixante ans en Occident. Si les ONG étaient un pays, ce serait la cinquième puissance économique mondiale. Certaines de ces organisations sont très compétentes, d’autres le sont beaucoup moins, et certaines sont de pures entreprises de racket. Il faut remettre tout cela à plat, mais des dizaines de milliers d’Occidentaux commenceraient à craindre pour leur poste si on supprimait certaines missions ou certaines organisations ou – pire que tout – si l’Afrique cessait d’avoir besoin d’aide.

Malgré son enracinement, le système d’intégration perverse n’est-il pas en train de céder du terrain, à la faveur de la nouvelle donne économique dont vous avez parlé ? 

Incontestablement, il flotte dans l’air d’Afrique un parfum nouveau. Jusqu’à récemment, les fortunes ne s’édifiaient en Afrique qu’à l’ombre du pouvoir. Aujourd’hui, la proximité avec l’appareil d’Etat n’est plus une condition sine qua non de l’enrichissement. Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté dans un certain nombre de pays du continent à l’émergence d’une classe d’entrepreneurs dont la richesse émane du secteur privé, notamment dans les services. Ceux-là aspirent à un autre fonctionnement. Une personnalité comme le milliardaire Soudanais Mo Ibrahim, à l’origine du développement spectaculaire du réseau de téléphonie mobile en Afrique, qui a forgé un index de la qualité des gouvernements [lire « Mo Ibrahim, l’homme qui veut sauver l’Afrique »] est emblématique de ces nouvelles élites. Reste à savoir si elles sont suffisamment nombreuses pour entraîner un changement global des rapports entre argent et pouvoir en Afrique.

On est très frappé, quand on parcourt régulièrement le continent, de la profonde ambivalence qui y règne à l’égard de la corruption. D’un côté, on entend sans cesse la population critiquer tel ou tel gouvernement véreux. De l’autre, si celui qui détient une position de pouvoir ne « mange » pas, pour reprendre l’expression africaine consacrée, il est considéré par sa propre famille comme un parfait idiot. [Lire « L’Afrique n’est pas vouée à la corruption », Books n° 8, p. 26] En vérité, les Africains sont hostiles à la corruption en tant que système, mais y voient une stratégie rationnelle sur le plan personnel.

Les habitants de ce continent traditionnellement sous-peuplé se voient depuis longtemps comme des pionniers, qui doivent gagner leur vie au forceps en luttant contre une nature particulièrement rude. De nombreuses sociétés africaines restent pénétrées de ce sentiment, et cela explique sans doute dans une large mesure leur fonctionnement politique, ce sens du chacun pour soi.

De nombreux pays très corrompus ne s’en sont pas moins développés, la Chine au premier chef. Pourquoi la corruption constituerait-elle un obstacle majeur au développement en Afrique ?

Parce qu’il y a corruption et corruption. Si la corruption est déconnectée de toute projet politique sérieux, si elle est une fin en soi, comme c’est souvent le cas sur le continent, elle génère dans l’ensemble de la société une prédilection pour l’enrichissement rapide et la jouissance immédiate de ses biens. Cette mentalité court-termiste décourage l’investissement. Dans un contexte d’Etats historiquement faibles, la corruption devient un mode de vie à tous les niveaux de la société, affaiblissant encore un peu plus les institutions bureaucratiques.

Pour toutes ces raisons, l’Afrique est mal adaptée à l’absorption du capital, qui est tout autre chose que l’argent ; le capital, c’est la capacité d’attacher une valeur à des objets ou à des situations. Si je suis propriétaire d’une maison, même si je n’ai pas d’argent liquide, je peux estimer que ma propriété a une certaine valeur, et cette estimation est fondée sur le fait qu’il existe des institutions intermédiaires, des avocats, des marchés, des banques qui peuvent me permettre de transformer le cas échéant ce bien en cash. En Afrique, les institutions et les conventions qui permettent ce genre d’opérations n’existent pas ou sont très défaillantes.

C’est l’une des raisons pour lesquelles la fuite des capitaux atteint de tels niveaux. En 2006, on estimait que 30 % environ du PNB de l’Afrique sub-saharienne partait à l’étranger. Les Nigérians détiendraient à eux seuls plus de 100 milliards de dollars à l’étranger, preuve de la confiance qu’ils placent en leur pays. Les conditions nécessaires pour cela font défaut : les banques, la médiation financière, l’Etat de droit, toutes les institutions qui protègent habituellement les investissements ne sont pas suffisamment solides.

Il existe une différence majeure entre l’Afrique de papier que vantent les analystes occidentaux et l’Afrique de chair que j’observe. La gouvernance réelle des sociétés africaines n’a qu’un très lointain rapport avec les présentation PowerPoint des cabinets de consulting. C’est un continent à double fond. Par exemple, je reviens du Sierra Leone. C’est un Etat qui, après une guerre civile atroce dans les années 1990, est vraiment revenu d’entre les morts. Des élections démocratiques et une alternance pacifique ont eu lieu, on a découvert du pétrole offshore et, selon le FMI, la croissance pourrait flirter l’an prochain avec les 50 % ! Bref, sur le papier, tout va bien. Mais, sur place, j’ai observé une corruption effarante, aucun système fiscal digne de ce nom. Seul règne l’esprit d’entreprise politique personnelle. Il en va de même au Ghana. En 2011, le pays a connu le taux de croissance le plus élevé du monde, il possède  du pétrole, c’est un système démocratique, avec des cadres expérimentés, etc. Mais la classe politique continue comme par le passé de défendre d’abord à ses intérêts personnels. De nombreux hommes d’affaires de retour de l’étranger se plaignent de devoir rivaliser à armes inégales avec des entrepreneurs proches du pouvoir. Signe que les réseaux de patronage politiques restent très puissants.

Je crains que l’égoïsme et le manque de vision des détenteurs de pouvoir en Afrique n’empêche le continent de saisir l’occasion historique qui lui est offerte.

Quel peut être l’effet, dans ce contexte, de l’entrée en scène des nouveaux investisseurs asiatiques ?

Il faut souligner que les nouveaux opérateurs chinois viennent d’un pays dépourvu d’Etat de droit, où la corruption est massive et la démocratie inexistante. On peut d’ailleurs penser que ces nouveaux acteurs sont mieux adaptés au terrain africain que les Occidentaux. Les investisseurs asiatiques ont une vision, forgée par les systèmes de confiance qui fondent les entreprises familiales et la nature des relations avec le pouvoir, qui permet de se mouvoir avec plus d’aisance dans l’environnement africain que ne le font les Occidentaux. En Chine, le développement spectaculaire d’une économie capitaliste a été pilotée par un gouvernement autoritaire et n’a pas été associée à l’Etat de droit ou l’émergence de droits individuels de la même manière qu’en Europe.

En tout état de cause, rien ne dit que les dirigeants africains ne reproduiront pas avec la Chine la relation de dépendance qu’ils avaient avec l’Occident, conduisant au même pillage des ressources.

Les nouveaux « afro-optimistes » passent volontiers sous silence le fait que l’Afrique reste un continent ravagé par la violence. Parler de l’émergence de l’Afrique a-t-il le moindre sens de ce point de vue ?

Le nombre de conflits a diminué en Afrique, comme d’ailleurs dans le reste du monde, ces derniers temps. Après la fin de la Guerre froide, nous avons assisté à la multiplication des guerres sur le continent, généralement liées au retrait du soutien financier, militaire et politique des grandes puissances. Nous n’en sommes plus là, même si certaines régions continuent de connaître la violence.

Par ailleurs, la relation entre guerre et prospérité est complexe. Même au beau milieu des grands conflits qui ont marqué le continent à la fin du XXe siècle, catastrophiques pour les sociétés, certains acteurs ont tiré leur épingle du jeu et accumulé des ressources. Au point que certains analystes s’interrogent parfois : après tout, les Etats modernes en Europe ont été créés en situation de guerre. Mais j’ai plutôt le sentiment que les guerres, au sud du Sahara, ne mènent pas à la construction d’un Etat fort, capable d’organiser des armées et de financer des conflits ; ce sont des guerres d’entrepreneurs de la violence, des sortes de bandits politiques, qui n’ont pas l’ambition de prendre le pouvoir formel, mais profitent de la situation pour s’enrichir en pillant la population hors des points forts territoriaux, bien organisés, bien encadrés, bien défendus. Les conflits se déroulent dans des zones assez éloignées des grandes villes, où règnent des seigneurs de la guerre.

Nous pourrions à terme assister au développement d’un certain nombre de centres prospères, notamment autour des grandes villes, des territoires utiles où le gouvernement est capable de protéger la propriété et d’offrir des conditions favorables aux partenaires commerciaux étrangers, sans s’intéresser au sort des populations dans les régions périphériques. C’est très exactement la situation de l’Angola, où un gouvernement très efficace, à bien des égards, se désintéresent d’une bonne moitié du pays. D’une manière générale, on peut observer en Afrique une déconnexion de la prospérité et de l’Etat, une géographie de l’ordre et du désordre qui ne ressemble à rien de ce que nous connaissons.

Propos recueillis par Sandrine Tolotti.

Notes

 1. Global Financial Integrity, « Illicit Financial Flows from Africa : Hidden Resource for Development », mars 2010. Rapport rédigé par Dev Kar et Devon Cartwright-Smith. www.gfip.org

2. Igor Kopytoff, The African Frontier. The Reproduction of Traditional African Societies (« La frontière africaine. La reproduction des sociétés traditionnelles africaines », non traduit), Indiana University Press, 1986. 

Pour aller plus loin

• Jean-François Bayart, L’État en Afrique : La politique du ventre, Fayard, 2006 [1989]. L’ouvrage fondamental pour comprendre le fonctionnement politique des États du continent.

• Michel Beuret et Serge Michel, La Chinafrique, Hachette, 2009 (Pluriel, 2010). Enquête d’un journaliste du Monde et d’un photographe suisse.

• Philippe Hugon, Géopolitique de l’Afrique, Armand Colin, 2010. Par un spécialiste.

• Moussa Konaté, L’Afrique noire est-elle maudite ?, Fayard, 2010. Préface d’Éric Orsenna. Par un écrivain et éditeur malien, codirecteur du festival Étonnants Voyageurs de Bamako. « Pourquoi tant de corruption et de mauvais dirigeants, pilleurs des ressources nationales ? Pourquoi tant de guerres locales, tant de maladies, tant d'analphabétisme, tant d'injustices envers les femmes ? Pourquoi ce retard de l'Afrique ? Malédiction, ou refus viscéral de notre modernité ? »

• Achille Mbembe, Sortir de la grande nuit : Essai sur l’Afrique décolonisée, La Découverte, 2010. Par un universitaire d’origine camerounaise, actuellement chercheur à Johannesburg. L’émergence d’une modernité « afropolitaine ».

• Pierre Péan, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Fayard, 2010. Par un enquêteur hors pair.

• Jean-Michel Sévérino et Olivier Ray, Le Temps de l’Afrique, Odile Jacob, 2010 (Poche, 2011). Par l’ancien directeur de l’Agence française du développement (AFD) et l’un de ses collaborateurs. « On croyait l’Afrique “mal partie”. La voilà de retour – à grande vitesse ».

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