Tant de bombes pour rien
Publié dans le magazine Books n° 62, février 2015.
Les bombardements alliés pendant la Seconde Guerre mondiale n’ont été qu’un brutal et coûteux échec : un demi-million de morts, des villes détruites, pour une efficacité stratégique plus que douteuse.
L’histoire aurait dû retenir davantage le nom de Siméon Petrov, ce capitaine de l’armée bulgare qui avait équipé d’ailettes des grenades à main pour les lâcher d’un Albatros F.2 sur les troupes turques. Et inauguré, ce faisant, l’ère du bombardement aérien. Car, depuis ce jour funeste de 1912, le débat sur le sujet n’a cessé de s’intensifier.
La stratégie ne doit pourtant pas sa postérité à son efficacité, si l’on en juge par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Comme l’explique l’historien anglais Richard Overy, les bombardements n’ont alors été qu’un « brutal et coûteux » échec (The Economist). N’en déplaise à Churchill, résolument confiant dans la capacité des bombardiers alliés à mettre Hitler à genoux.
Il avait tort non seulement sur le plan moral (il en a d’...