Le train de Lénine, pas si plombé
Publié le 29 mars 2017. Par Olivier Postel-Vinay.
On l’a tous appris à l’école, Lénine, alors en Suisse, a rejoint la Russie au printemps 1917 pour y achever la Révolution. Dans un train « plombé ». En fait de plombage, c’était seulement des marques à la craie pour distinguer les sections du train occupées par Lénine et sa bande de révolutionnaires des sections occupées par les soldats allemands, souligne Catherine Merridale dans livre Lenin on the Train. Car le transfert incognito du futur dictateur de Zurich à Petrograd avait été pensé et organisé par les Allemands en guerre, avec l’espoir de contraindre la Russie à se retirer du conflit. Arrivé à la frontière russo-finladaise, Lénine fut repéré par un espion anglais qui tenta de convaincre les autorités de Petrograd de ne pas l’accueillir. En pleine débâcle politico-militaire, celles-ci objectèrent qu’un pays démocratique ne saurait refuser l’entrée à l’un des siens.