Un État en perdition

Si la colonisation des territoires occupés sape la légitimité d’Israël, ce n’est pas parce qu’elle est injuste ou antidémocratique, c’est parce qu’elle prouve que le sionisme a échoué à créer un État juif viable. Le point de vue d’un Israélien juif orthodoxe de gauche.

Gershom Gorenberg fait exception à la règle, à plus d’une règle. C’est un Juif israélien orthodoxe d’origine américaine, groupe qui penche en général très nettement à droite, sur l’échiquier politique israélien [lire  « Les orthodoxes ont le vent en poupe»]. Pourtant, il appartient résolument à la gauche : il prône non seulement le gel de la colonisation mais aussi l’évacuation des implantations « sans attendre la signature d’un accord de paix » ; il souhaite que soit négociée une solution à deux États sur la base de la Ligne verte (la ligne de démarcation consacrée par l’armistice de 1949, et frontière de facto jusqu’à la guerre de 1967) ; il est aussi partisan de la séparation de la synagogue et de l’État, et d’une réelle égalité civique entre citoyens juifs et arabes d’Israël [lire « L’ennemi de l’intérieur »]. Surtout, il a une vision réaliste de la façon dont le projet sioniste a dû être perçu d’emblée par la population arabe du Levant : ...
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Le détricotage d’Israël de Un État en perdition, Harper

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