Un monde sans journaux ?
Publié dans le magazine Books n° 51, février 2014.
La presse de qualité a une chance de survivre à condition d’en finir avec quelques mythes.
Entre 2000 et 2012, les recettes publicitaires des journaux américains ont été divisées par plus de trois, et le nombre d’emplois en leur sein a diminué d’environ 40 %. La situation n’est guère plus réjouissante dans l’Union européenne, où les recettes des quotidiens baissent en moyenne de 10 % par an. « Difficile de trouver une industrie dont l’effondrement soit aussi soudain », écrit Nicholas Lehmann dans le Times Literary Supplement. Dans ce contexte, les analyses oscillent entre les prédictions à la Cassandre qui annoncent la mort prochaine du journalisme, et celles d’une poignée d’optimistes qui veulent encore croire à l’avènement d’un nouveau modèle. George Brock, ancien reporter au Times, devenu professeur de journalisme, offre une lecture dépassionnée des bouleversements en cours. Fondé sur une perspective historique longue, son livre intitulé Out of Print ébranle quelques mythes bien ancrés.
Tout d’abord, il faut selon lui ...