Une affaire d’échelle
Publié le 8 juin 2017. Par Olivier Postel-Vinay.
Sauf exception, la vie des animaux est d’autant plus courte et rapide qu’ils sont petits. Le rythme du métabolisme est fonction du poids, à la puissance ¾. Mais le nombre total de battements de cœur est le même dans la vie d’une chauve-souris pygmée que dans celle d’une baleine : environ un milliard, rapporte Philip Ball dans Nature. D’étranges régularités se retrouvent dans les collectivités humaines. La vitesse moyenne du marcheur dans une ville de plus d’un million d’habitants est le double de celle de l’habitant d’une ville de quelques milliers. Dans une grande ville les maladies se répandent plus vite, les entreprises naissent et meurent plus souvent, les transactions commerciales sont plus rapides. Mais en raison des économies d’échelle, l’empreinte carbone par habitant d’une ville comme Paris est deux fois inférieure à celle d’une bourgade comme Landerneau. Curieusement, note le physicien Geoffrey West dans son livre Scale, les économistes n’ont guère intégré les lois de la thermodynamique dans leurs réflexions.