« Nulle pierre précieuse ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve », disait Confucius. Des épreuves, l’artiste Belle Yang et sa famille en ont traversé un certain nombre. Née en 1960 à Taïwan, où ses parents chinois avaient fui le communisme, Belle Yang a grandi au Japon, avant que la famille ne parvienne à émigrer aux États-Unis. Plus de quarante ans après leur odyssée, l’auteure et illustratrice a enfin mené à bien un projet qui la hantait depuis plusieurs décennies.
Forget Sorrow, son premier roman graphique, raconte l’histoire de son arrière-grand-père paternel (« le patriarche ») et de la famille de ses quatre fils, dans la Mandchourie des années 1940.
Ce livre est né du récit que le propre père de Belle Yang lui a fait de son enfance, quand la jeune étudiante âgée d’une vingtaine d’années a dû retourner vivre en catastrophe chez ses parents pour fuir un fiancé violent qui la harcèlera de longs mois. Cloîtrée dans la maison familiale, Belle Yang voit sa vie réduite aux seuls échanges, souvent houleux et compliqués, ...