Une idéologie antiscientifique

Accuser les chercheurs qui étudient les différences sexuées dans le cerveau d’être de fieffés déterministes ne reflète pas la réalité et rend un mauvais service à la science. Les savants sont parfaitement conscients qu’il est très difficile de faire la part de la biologie, du vécu et de la culture dans l’analyse de ces caractéristiques.

La question des différences sexuées du cerveau et du comportement continue de nourrir une abondante controverse. Une série de livres de vulgarisation a fait connaître nombre d’avancées récentes dans ce domaine. Cerveau d’homme, cerveau de femme ?, de Doreen Kimura (1), « La différence essentielle », de Simon Baron-Cohen [lire l’article de ce dernier p. 34], « Le genre du cerveau », de Melissa Hines et « Le cerveau féminin » de Louann Brizendine (2) ont passé en revue et parfois surinterprété l’état du savoir. Cette vague d’intérêt a aussi déclenché les foudres des critiques, comme en témoignent les deux livres que nous analysons ici : Brain Storm de Rebecca Jordan-Young et Delusions of Gender de Cordelia Fine [lire les articles précédents]. Les deux ouvrages ont de nombreux mérites mais dressent un tableau désobligeant de la recherche scientifique sur le ...

LE LIVRE
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Les illusions du genre de Une idéologie antiscientifique, W.W. Norton & Company

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