Une romancière anti-sinistrose

Connaissez-vous Stella Gibbons ? Stella qui ? Cette romancière célébrissime en Grande-Bretagne est une illustre inconnue en France. Mais elle ne devrait pas le rester longtemps si le pays succombe à l’humour corrosif de sa plume et au charme so british de personnages merveilleusement campés et d’une morale débonnaire qui est le meilleur antidote à la déprime hivernale.

En 1930, une jeune journaliste du nom de Stella Gibbons prit son nouveau poste au Lady, « le magazine pour gentlewomen », où elle appliqua son talent polymorphe d’écrivain à tous les sujets imaginables, à l’exception de la cuisine, fief d’une certaine Mrs Peel. Peu après son arrivée, néanmoins, Gibbons se lança dans un autre projet, plus excitant, un roman – son « chef-d’œuvre », comme elle l’appelait pour rire – qu’elle écrivait à ses heures perdues dans une petite pièce au bout d’un couloir, dans les bureaux londoniens de Lady. Ce livre se voulait un pastiche des romans du genre « enfant de l’amour et du terreau » alors si populaires : des romans comme Sarn de Mary Webb et Sussex Gorse de Sheila Kaye-Smith, où des personnages truculents et pri­mitifs, des événements sinistres et des paysages ruraux archaïques sont dépeints dans une prose si tarabiscotée que la dire « ampoulée » serait un euphémisme (« Le genre d’histoire dans laquelle des paysans ont des bébés dans les étables et se poussent dans les puits », comme l’expliquait l’hebdomadaire satirique Punch). ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Westwood de Une romancière anti-sinistrose, Héloïse d'Ormesson

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