Publié dans le magazine Books n° 44, juin 2013. Par Olivier Postel-Vinay.
L’absence de hausse de la température moyenne à la surface de la Terre depuis dix-sept ans invite à revoir la signification des modèles climatiques et à s’interroger sur la relation entre science et politique.
Entre 2000 et 2010, l’homme a ajouté autant de carbone dans l’atmosphère qu’il l’avait fait depuis 1750. Or, à la surprise générale, la température de surface de la planète n’en a pas été affectée. Par la voix même du patron du GIEC, l’organisme international public qui a le plus fait pour alerter les dirigeants de ce monde sur les dangers du réchauffement climatique, on constate une stabilisation de la température moyenne depuis dix-sept ans (1). Les spécialistes britanniques du Met Office (le service de météorologie nationale) estiment que la « pause » se poursuivra au moins jusqu’en 2017. Ce qui fera plus de vingt ans.
Les prévisions de la communauté scientifique étaient donc fausses. Pourquoi ? Dans un scrupuleux état des lieux,
The Economist a recensé certains des principaux sujets d’incertitude qui ont pu faire dérailler les modèles. On connaît toujours mal l’effet des aérosols, par exemple. Ils ont tendance, globalement, à refroidir l’atmosphère, mais de combien ? L’estimation a été divisée par deux depuis 2007. L’impact des particules de suie, qui contribuent au réchauffement, est jugé deux ...